François Bernouard
(1884-1949)
Jean Le Louët
(1914-19..)
Dialogue entre
François
Bernouard
et Jean Le Louët
sur les AMIS de 1914
et le Théâtre Impossible
radio-diffusé
le mercredi 1er Août 1934
par
les P.T.T.
Jean Le Louët
Mon cher ami François Bernouard, c'est à la vie littéraire, à votre admirable groupement les AMIS de 1914 que je dois d'avoir fait votre connaissance.
François Bernouard
A Mont-Parnasse, en notre : Académie de la Coupole
Jean Le Louët
Oui, ce qui m'étonna le plus, fut d'y découvrir groupées et s'y côtoyant, tant de générations. D'abord la génération symboliste, la vôtre ensuite. Enfin nous, jeunes, nés en 1914.
François Bernouard
LES AMIS de 1914 sont nés d'une nécessité, il était indispensable de regrouper tous ceux qui défendent le Lyrisme Français qui depuis les Chansons de Croisades, les Chansons de Gestes , Ruteboeuf, Villon, Ronsard, Malherbe, Théophile, Tristan, Musset, Baudelaire, Paul Verlaine, Rimbaud, Malarmé etc. ces derniers temps les Symbolistes, enfin tous ceux qui créèrent la Gloire de la Langue et de la Pensée Française dans le monde entier.
Jean Le Louët
En effet, les écrivains n'y composaient pas toute l'assistance. S'y trouvaient également des architectes, des peintres, des sculpteurs, des musiciens, une brillante assistance d'Amateurs d'Art.
François Bernouard
Le Lyrisme existe dans toutes les formes de l'Art. La guerre et ses multiples conséquences nous avaient séparés. Chacun comme vous, oeuvrait isolé, nous ne nous connaissions que par nos écrits et certains vieux camarades ne s'étaient par revus depuis vingt ans. Voilà quelques raisons du succès continu de nos soirées.
Jean Le Louët
Je fus introduit dans votre groupe au mois de Novembre 1933. Je vous étais présenté par Louis de Gonzague Frick. Ce soir là, André Salmon était reçu. Mais votre effort m'était connu bien avant cette date.
François Bernouard
Notre première réunion eut lieu le 17 Février 1933. L'invitation fut lancée au nom de Paul Fort, Prince des Poëtes, André Salmon, Jacques Dyssord, André Warnod, André Lebey, et moi. Ce fut une magnifique soirée, malgré un froid glacial ; plus de 600 artistes et amateurs d'Art sont venus, l'élite de Paris.
Jean Le Louët
Et Paul Fort, le Poëte des Ballades Françaises, bien que malade avait quitté Monthléry, il se trouvait parmi vous, et déposa son témoignage en faveur de ce qu'il appelait « renouer la tradition ».
François Bernouard
Aucun de nous n'espérait un pareil enthousiasme. A la demande de l'assemblée PAUL FORT improvisa ces quelques pensées prophétiques : « A un moment où tout se divise en France, il est indispensable que nous nous regroupions et que nous reprenions notre place. Nous aurions dû nous réunir il y a dix ans. Quelle force nous aurions été dans ce Pays et quelles indications nous aurions pu donner à ceux qui prétendent en diriger l'esprit. Les Arts ne vont pas très bien, cela tient à ce que nous n'avons plus la haute force critique. Il n'y a que les Hommes de qualité qui doivent dominer en France. Retrouvons-nous chaque vendredi et soyons les inséparables de 1914, nos cadets seront reçus comme nos enfants. Arnyvelde près de moi dit ensuite : « Ce qui m'émeut le plus c'est de voir à cette première réunion, organisée si hâtivement, les personnalités qui ne se dérangent pas facilement, car depuis les soirées de 1914, où chacun discutait des Lettres et des Arts, ceux auxquels je fais allusion, sont devenus des auteurs considérables, voire glorieux, qu'ils aient répondu si spontanément à l'appel lancé par Paul Fort et quelques Amis prouve le désir que nous avions de nous revoir afin de réviser nos idées et la force de notre amitié quoique séparés ». Antoine Orliac et Louis de Gonzague Frick parlaient, ils étaient loin de moi, j'entendais : « Nous devons défendre les intérêts moraux de l'Art et des Artistes ». Une voix disait : « Il n'y a plus de Revue Littéraire ». Une autre voix expliquait : « Le Mercure ne suit plus sa destinée, tout est à refaire ». Près de moi deux amis devisaient : « Depuis plus de 60 ans les gens qui sont au pouvoir ont toujours défendu un art officiel qui menait ce pays à la faillite et lui faisait perdre la place prépondérante qu'il occupait dans les esprits du monde entier, les gouvernements qui viennent doivent réparer ces erreurs ». Une voix continuait : « Les prochains gouvernements devront choisir entre Courbet, Manet, Renoir, Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Manet, Pissarro, Seurat, Monticelli et tous les ratés officiels Bonnat, Merson, Férrier, Cormont, etc. L'autre voix répondait : « Il faudra qu'il prenne parti pour Baudelaire, Balzac, Corbière, Laforgue, Verlaine, Moréas, Apollinaire ou l'Académie Française, cette société de gens du monde qui nuit dans le monde entier à notre Littérature »… Je n'entendis pas la suite, à ce moment Rachilde, Rachel et Gustave Kahn, Marie Laurencin, Rosny aîné, Gabriel Boissy, Megglé, Friesz et Tzanck entraient.
Jean Le Louët
Mais pourquoi ce titre « Les AMIS de 1914 ».
François Bernouard
Les AMIS de 1914, cela veut dire, les artistes qui désirent se retrouver pour discuter de leur Art avec l'esprit pacifique des jours qui précédèrent la catastrophe de 1914
Jean Le Louët
Depuis, chaque vendredi, vous recevez à l'Académie de La Coupole, un artiste de qualité. Ses aînés, ses contemporains ou ses cadets viennent, commentent son oeuvre. Le récipiendaire à son tour remercie et explique la portée de sa création.
François Bernouard
Devant l'élite de Paris, artistes et amateurs, nous avons reçu Gabriel Boissy, Henri Massis, Max Jacob, Henri de Montherlant, André Salmon, l'Irlandais James Joyce, Jean-Louis Vaudoyer, Fernand Fleuret, Eugène Montfort, André Spire, Edouard Dujardin, Jacques Dyssord, Fernand Divoire, Gustave Kahn, Léon Bosquet, Léon Bailby, A. Maurois, Jean Royère, Fernand Gregh, le peintre Jacques-Emile Blanche, Julien Ochsé, Gabriel de Lautrec, Prince des humoristes. Philéas Lebesgue a quitté sa charrue pour un jour. Le Commandant Paul Chack, Vidor-Emile Michelet, Alphonse Séché, René Chambe, Rosny Aîné, Paul Fort, Henri Duvernois et Ferdinand Hérold, certains noms sont peu connus du public, mais tous le seront dans la postérité parce que tous ont un talent exemplaire.
Jean Le Louët
La façon de votre groupe me plaît, qui à chacune de vos réceptions vous porte à rappeler le souvenir d'un écrivain disparu.
François Bernouard
Notre amitié devrait se souvenir des morts, soit avant, pendant ou après la guerre, et tâcher de réparer un peu l'injustice du sort envers ceux qui resteront dans le temps éternellement des jeunes. Je ne puis les citer tous. Ce furent les souvenirs de Guillaume Apollinaire, Henri Bouvelet, Emile Despax, l'Anglais Rupert Brooke, Fagus, Jehan Rictus, Charles Derennes, Joachim Gasquet, Paul Drouot, Alfred Jarry, Jean Moréas, Paul Napoléon Roinard, René Dalize, Raymond Radiguet, Jean Le Roy, Stuart Merrill, Charles de Fontenay, Jean de la Ville de Mirmont, Sanche de Gramont, Robert d'Humières, Amédée Prouvost, John-Antoine Nau, Odilon-Jean Périer, Auguste Angellier, Adrien Bertrand, André Dupont, Albert Samain, Gabriel-Tristan Franconi, Ricciotto Canudo qui, né Italien, choisit la langue française pour s'exprimer, tous des écrivains de première qualité. Le présent leur est souvent injuste, mais la postérité leur rendra justice.
Jean Le Louët
Les discours n'occupent pas d'ailleurs en entier le temps de vos séances. Des fragments nous sont lus de l'oeuvre à l'honneur. Lors de la réception de Fernand Divoire, je me souviens même qu'une de ses pièces fut émise par T. S. F. et écoutée dans votre salle.
François Bernouard
Oui, ce soir-là, nous avions fait coïncider notre soirée avec une audition du poëme radiophonique : Les Voix, joué par la troupe de Georges Colin. Et pendant toute la saison je fus émerveillé par le dévouement des comédiens et comédiennes. Ainsi Vera Korène qui un soir jouait Coriolan vint entre deux tableaux. Je ne sais pas son sentiment, pendant son trajet, mais je ne fus calmé que lorsque je sus qu'elle venait de rentrer aux Français. Nous prêtèrent leur concours Mesdames et Mesdemoiselles : Suzanne Desprès, Alice Dufrène, Lara, Aldona, Yvonne Ducos, Albane Duhamel, Gisèle Casadessus, Jeanne Sully, Eve Francis, Jane Bathori, Vera Korène, Annie Ducaux, Charlotte Mutel, Suzanne Rouffilange, Rachel Berendt, Dussane, Marie Ventura, Renée Garcia, Henriette Barreau, Yvette Guilbert, M. L. Van Veen, Madeleine Renaud, Mary Marquet, Berthe Bovy, A. de Chauveron, Mad. Grovlez, Yvonne Gall, Marcelle Brou. Messieurs : Alfred Hébert, Jean Hervé, Louis Eymond, Pierre de Guingand, Marcel Lévesque, Maurice Donneaud, Pierre Bertin, Bourny, Pierre Dux. Jean Yonnel, etc ...
Jean Le Louët
La cordialité régla toutes vos séances. Les oeuvres des écrivains reçus s'éclairaient mutuellement.
François Bernouard
Plus de 200 littérateurs, peintres, poëtes vinrent expliquer les mérites des auteurs reçus. Tous écrivains de race, Mesdames : Dussane, Elisabeth de Gramont, Colette, Sirieyx de Villers, Daisy Reginald Fellowes, Jeanne Landre, et Messieurs : René Fauchois, Th. Briant, Octave Béliard, Frédéric Saisset, Edouard Champion, Gérard Bauër, André Billy, Gustave Cohen, Curnonski, Ch. du Bos, Emile Fabre, Louis de Gonzague Frick, Carlos Larronde, Antoine Orliac, Fr. Fosca, Lugné-Poë, Xavier de Magallon, Claude Farrère, Christian Sénéchal, Ernest-Charles, Etienne Rey, Daniel Halévy, Martial Piéchaud, André Germain, Albert Bayet, Pol Neveux, Tristan Bernard, Abel Bonnard, Francis Carco, Kisling, Edmond Jaloux, Georges Duhamel, J. V. Bréchignac, Emmanuel Bourcier, André Lhote, Maurice Bedel, Louis Gillet, Alex. Guinle, André Lebey, Luc Durtain, René Lalou, Eugène Marsan, Ph. Chabaneix, Carlo Rim, J. et J. Tharaud, Marc Chadourne, Maurice Larrouy, Henri Strentz, Ch. Braibant, L. P. Fargue, H. Davoust, André Dumas, Marius et Ary Leblond, Pierre Lagarde, Albert Mockel, W. d'Ormesson, Em. Lochac, H. Busser, Jean Prévost, André Berry, Henri Mazel, René Groos, Marius Richard, Maurice Renard, Vincent Muselli, Roger Allard, René Purnal, Paul Jamati, Lucien Fabre, Roger Lannes, Georges Polti, Marcel Priolet, Roland Dorgelès, Tristan Bernard, Gaston Royj. Certains vinrent malgré leurs 85 ans, d'autres comme vous, mon jeune ami Le Louët, nous apportèrent l'espoir de leur 20 ans. D'ailleurs votre éloge de Ferdinand Hérold fut publié dans notre Bulletin Hebdomadaire des AMIS de 1914.
Jean Le Louët
Vous évoquiez tout à l'heure le nom de Jarry. N'avez vous pas précisément terminé la saison sur un Bal qui s'affirma dans la tradition du Mont-Parnasse : le BAL UBU.
François Bernouard
Oui, il fallait se séparer par un divertissement ; l'année prochaine nous finirons la saison par un Bal Burlesque ; nous continuerons en prenant pour sujet un personnage d'imagination : ce sera Gargantua.
Jean Le Louët
Et pour la rentrée votre action continue ?
François Bernouard
Mon métier de typographe me laisse beaucoup de loisirs, je les donne aux Amis de 1914, mais je ne dirige pas ce groupement, des amis me suggèrent ce qu'il faut que je fasse. Je me souviens d'un après-midi, Paul Fort me téléphonait « Tu dois recevoir Fagus ». Je décidais d'aller voir Fagus le lendemain, mais le jour suivant en lisant les journaux j'apprenais que Fagus avait été blessé la veille juste à l'heure, où Paul Fort me téléphonait de Montlhéry. Les vendredis seront toujours littéraires, les autres jours nous donnerons des représentations. Un théâtre d'Art ne peut exister qu'à Mont-Parnasse, centre artistique du monde civilisé. Notre nouvelle salle sera plus spacieuse et sans bruits intérieur ou extérieur, nous y serons chez nous libres, ce sera Le Théâtre Impossible, nous jouerons tout ce que l'on ne peut pas représenter ailleurs.
Jean Le Louët
Théâtre Impossible : La magnifique expression. Mais ce Théâtre impossible, sera un vérirable Théâtre d'Art.
François Bernouard
Anti-réaliste, car le réalisme est anti-lyrique et antithéâtral, il restera bien peu de chose de cette école, encore quelques années et nous n'en pourrons plus supporter que quelques scènes, peut-être quelques répliques seulement.
Jean Le Louët
Vous apportez donc une réaction dans la vie théâtrale. C'est-à-dire une manière bien à vous, que vous aurez de vous opposer à certaines oeuvres, sans pour cela adjoindre à votre effort un manifeste tapageur, une esthétique trop ambitieuse.
François Bernouard
Ce ne sera pas une ambition que d'éviter sévèrement les pièces des auteurs dits du Boulevard, si dans quelques années on s'amuse à donner une de ces pièces, ce sera l'exemple du mauvais goût d'une époque où les auteurs font des pièces comme des complets sur mesure.
Jean Le Louët
Et l'abus de l'encombrement que cause au dialogue le déploiement d'une mise en scène monstrueuse, n'espérez-vous pas y porter remède?
François Bernouard
Nous ne voulons pas des prétextes à décorations ou à des mises en scène qui sont souvent en désaccord avec l'oeuvre, nous voulons des textes de valeur où les aînés célèbres seront joués ainsi que les jeunes. Nous ne nous presserons pas, peut-être réussirons-nous la première saison, je crois que nous ne serons prêts que dans trois ans, il faut le temps de créer des auteurs, combien de poëtes n'écrivent pas sachant qu'ils ne seront jamais joués, grâce à nous ils se réaliseront.
Jean Le Louët
Oui, nous sommes contre tous les poncifs. Et les poncifs sont partout. Il existe le poncif de la révolte comme celui de l'autorité. Nous jeunes, nous nous insurgerons contre le poncif officiel aussi bien que nous combattrons le poncif d'avant-garde. Nous serons libres.
François Bernouard
Nous défendrons le lyrisme en vers et en prose, nous reprendrons les oeuvres de nos aînés, Ubu Roi, de Jarry, Protée, de Claudel, Paul Fort, Courteline, Maeterlinck, Strentz, A. de Musset etc... Nous continuerons le Théâtre d'Art fondé il y a 4o ans par Paul Fort et Lugné-Poë.
Jean Le Louët
Vous vous affirmez dirigeant de votre théâtre à s'ouvrir. Mais vous vous défiez de ce qu'il pourrait y avoir d'exclusif dans votre jugement. Les pièces déposées seront soumises à un comité de lecture.
François Bernouard
Non, les pièces seront acceptées sous la responsabilité d'un des littérateurs, poëtes ou peintres reçus à nos réunions du Vendredi. Nous ne voulons pas créer le théâtre d'un homme, mais celui de l'ensemble de la pensée de notre époque, mais de la pensée digne.
Jean Le Louët
J'aime votre groupe, François Bernouard, parce que ma génération y trouve encouragement et audience.
François Bernouard
Toutes les générations sont chez elles aux AMIS de 1914 car nous ne nous laissons pas prendre aux diverses pièces, politiques, générations, ou écoles.
Jean Le Louët
Permettez-moi de vous signaler un des conformismes de notre époque. On exige d'un jeune auteur qu'il ait du talent à sa première pièce. On ne lui accorde pas le temps d'attendre. Il est ou louangé brutalement ou rejeté. Jamais l'on ne s'attache à le définir, à l'encourager. Jamais, à vrai dire, un jeune n'est compris. Jamais on n'accorde crédit à son travail. On le juge dès sa première manifestation. Jamais on ne lui permet de se réaliser à terme.
François Bernouard
Nous avons trop souffert de ces erreurs, les jeunes auteurs acceptés seront joués pendant au moins 3 ans, c'est-à-dire que nous donnerons une pièce inédite de cet auteur chaque saison.
Jean Le Louët
Une atmosphère, une tendance, un certain métier de théâtre devront se dégager de l'ensemble des oeuvres représentées.
François Bernouard
Si les débutants le veulent, nous demanderons à Claudel, Polti, Saint-Pol Roux, Ferdinand Hérold, Paul Fort, etc... (qui ont une forme de génie qui défiera le temps, mais que l'on ne joue qu'en cachette à cause de cela), de nous faire des cours de construction et surtout de dialogue. Nous ne comprenons pas pourquoi l'art de composer la musique se puisse enseigner et non l'art dramatique ou comique.
Jean Le Louët
Et votre troupe. L'avez-vous déjà constituée ?
François Bernouard
Nous avons avec nous tous les comédiens et comédiennes qui ont un réel talent et qui jouent très peu à cause de leur forte personnalité, déjà nous avons avec nous, Eve Francis, Blanche Albane, Rachel Bérendt, Alite Dufrène, Yvette Guilbert, Pierre de Guingand, et Marcel Lévesque.
Jean Le Louët
Je suis tout acquis à votre programme. Vous me semblez partir avec une volonté de réalisations positives et non de tapages qui abandonnent l'oeuvre, le manifeste écrit. N'oubliez pas que ma génération fut qualifiée de génération technique.
François Bernouard
Aux AMIS de 1914, nous avons avec nous une admirable jeunesse qui ne cherche pas à se faire connaître par des scandales, elle veut être célèbre par son talent. Elle se donne des maîtres qu'elle respecte. Tous ces sculpteurs, peintres, poëtes, musiciens sont avec nous.
Jean Le Louët
Devant les réactions du public vis à vis de vos nouveautés et de ce que seront nos hardiesses, quelle attitude adopterez-vous ?
François Bernouard
Après les représentations des pièces inédites, au cas où les spectateurs chahuterait, nous demanderons au public de nous expliquer les raisons de ses réactions ce qui permettra aux jeunes auteurs de se perfectionner. Ils pourront également réfuter leurs contradicteurs, aussi nous devons rechercher, guider, diriger, créer un public, le public c'est vous, c'est moi, le public en grande partie actuellement a le goût faussé, mais je suis certain que lorsqu'on lui présentera des oeuvres jouées par des comédiens de qualité, tous les amateurs de théâtre et ceux qui s'ignorent, viendront nombreux.
Jean Le Louët
Mon cher ami François Bernouard, je vous souhaite un large succès. Tous vos projets déjà le méritent. Vos réalisations l'obtiendront.
François Bernouard
Si nous ne réussissons pas, ce sera triste pour ce pays, mais en tous les cas, nous mourrons d'idéalisme et non d'une pensée mercantile.
Bois de Monsieur J.L. Laboureur.
Liste incomplète des Amis de 1914
Paul Fort. André Salmon. André Lebey. André Varnod. M. Richard. Jacques Dyssord. Frarfois Bernouard. Deville. C. Fegdal. G. Duhamel. Valensi. Ernest Gaubert. Antoine Orliac, X. de Magallon. P. Corpus, J. L. Vaudoyer. Luc Durtain. Pierre de Guingand. A. F. Hérold. Th. Briant, Ch. Du Bos. F. Carco. Dr. Mardrus J. Royère. P. Bertin. A. Germain. Dr. E.F. Julia. René Lalou. Louis Suë. A. Lhote. D. Halévy. Mme et Dr. Béliard. Gabriel Boissy. J. Villon. A. Bonnard. Ed. Jaloux. André David. René Fauchois. H. Strentz. Jehan Bouvelet. René Bertrand. Asselin. Max Jacob. Jean Giraudoux. Dr. Vinchon. Emile. Fabre. Maître Dernis. Arnould Galopin. Léandre Vaillat. Ch. Chassé. M. Rouff. Jean de Pierrefeu. Dorgelès. Pol-Neveux. Paul Léon. M. Bedel. Tristan Bernard. R. Groos. Van Melle. F. Lot. Maurice Ravel. E. Marsan. P. Brulat. J. Daragnès. Etienne Rey. Faure-Biguet. E. Champion. M. Chadourne. Florian-Parnnentier. Carlo Rim. F. Fosca. F. Crommelynck. Fernand Divoire. Krettly. Michel de Gramont. Louis Mandin. Paul Chack. Mario Meunier. Chéreau. Megglé. J. et J. Tharaud. Alphonse Séché. Valmy-Baysse. Louis Gillet. R. Chambe. Léon Vérane. Carlègle. Gerarl Bauër. Lemercier. Robert Bonfils. L. de Gonzague-Frick. Pierre; Lagarde. Fagus. Guy Lavaud. Othon Friesz. E. Montfort. R. Gillouin. Tzanck. André Arnyvelde. Gonon. Ed. Dujardin. Valéry Larbaud. A. Rivaud. Jean Prévost. R. Kerdyk. Fernand Fleuret. G. Fréjaville. H. Falck. J. Mortane. Lugné-Poë. R. Le Masle. M. Chevrier. Lantoine. G. Kahn. G. de Lautrec. L.P. Fargue. Legrand-Chabrier. J.E. Blanche. F. Gregh. Paul Poiret. Martial Piéchaud. Gino Severini. J. Cocteau. A. Fontainas. Lucien Fabre. G. Le Rouge. Henri Duvernois. André Maurois. G. L. Garnier. Ramey. André Billy. Roger Dévigne. Guy Mazeline. J. Barois. Henri Massis. Léon Bailby. E. Bourcier. Georges Denis. Denis d'Inès. Jean Hervé. C.R. Martin. Ph. Besnard. de Chauveron. Latapie. Rosny ainé. Curnonski. P. Descaves. Levesque. J. Joyce. Marcel Jouhandeau. Albert Bayet. V Brechignac. Jean Marchand. F. Casadesus. R. Fellowes. Rachilde. M. Laurencin. Colette. J.Sully. M. Harkavy, Y. Gall. Hermine David. Suzanne Valadon. Eve Francis. Colonna-Romano. A. et S. Bernouard. L. Noblet. Yvette Guilbert. Suzanne Desprès. Alice Dufrène. Marcelle Brou. Aldona. Chériane.: G. Rabette. Berthe Bovy. Jane Bathori. Jeanne Landre. Annie Ducaux. Gisèle Casadesus. Véra Korène. Titayna. Dussane. R. Berendt. Garcia.
Le gérant Francois Bernouard
La Typographie Cent Rue d'Assas
[Carton]
Vendredi le 9 Novembre à 9 heures précises
Madame Colette Messieurs Paul Fort Jean Royère Tristan Derème Eugène Montfort Edouard Champion recevront Monsieur Francis Carco Monsieur André Demaison parlera en souvenir de Robert d’Humïère Mesdemoiselles Henriette Barreau Alice Dufrène et Monsieur Pierre de Guingand diront des vers et liront des proses
T.S.V.P.
Les Amis 1914
sont dorénavant chez eux 224 Bould. Raspail (entre la rue Huyghens et le Boulevard Edgar Quinet). Les places avancées seront réservées aux membres actifs, les places suivantes aux adhérents, il est normal que les AMIS qui nous aident à couvrir nos frais, assez élevés : Loyer, patentes, installations, bulletins, envois, timbres etc. aient quelques avantages. |