Exercices scolaires
du Collège de l'Oratoire de Dieppe
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Exercice académique
de messieurs les écoliers de cinquième,
sur l'apologue, en forme d'entretien.
(1772)

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EXERCICE ACADÉMIQUE
DE MESSIEURS
LES ECOLIERS DE CINQUIÈME
SUR L'APOLOGUE,
EN FORME D'ENTRETIEN.

ENGAGÉS par état à former le coeur autant qu'à orner l'esprit de nos Élèves, nous avons cru, d'après les plus grands hommes, que rien ne pouvoit mieux que l'Apologue seconder nos soins dans ce double emploi. Il est peu de genre de Poësie qui renferment d'aussi grands avantages. Ce petit Poëme, qui ne le cède à l'Épopée que par l'étendue, semble être le point où tous les goûts se réunissent. Dans les mains du Philosophe, c'est un recueil précieux de morale ; dans celles de l'homme du monde, c'est le riant tableau de la société ; c'est le jouet de l'enfance, le Mentor de la jeunesse, l'ami de l'homme fait. La sagesse déguisée sous le voile de l'allégorie y prend, pour s'insinuer dans les coeurs, toutes les formes nécessaires : Elle joint l'agréable à l'utile : Elle cache, sous des guirlandes de fleurs, les épines de la morale, & nous conduit à la vertu par la main du plaisir. Aussi éloignée de l'attirail fastidieux & dogmatique de la Philosophie, qu'attentive à se parer des graces naïves & enjouées, la Fable ne nous fait point de pompeuses définitions du vices & de la vertu ; mais en les peignant de leurs vraies couleurs, elle donne de l'éloignement pour l'un, & de l'attachement pour l'autre : Ennemie de l'amertume et de la violence, elle couvre d'un voile complaisant les instructions qu'elle nous donne. Tel en effet qui seroit blessé d'une apostrophe directe, s'applaudit intérieurement de l'application qu'il se fait d'une leçon détournée. Qui ne nous proposeroit qu'une morale sèche & de grands exemples à imiter, nous fourniroit un sujet d'excuse ; il n'y en a plus, lorsque la Mouche & la Fourmi nous tracent le chemin ; nous écoutons volontiers ces censeurs de notre conduite : Comme ils nous jugent sans passion, nous recevons leurs décisions sans révolte. Le merveilleux de ces Personnages enchante surtout la jeunesse. D'abord elle ne s'arrête qu'à l'écorce de ces fictions ingénieuses ; mais bientôt, avec le secours de la moralité, elle apprend, par la sottise du Bouc*, qu'en tout il faut considérer la fin.

* Ph. Lib. I. Fab. XIII.

INTERLOCUTEURS,

M. Henry MAQUINEHAN, de Dieppe.
M. Pierre LEROY,  de Berneval.
M. Romain PETIT,  de Dieppe.
M. Pierre BINET,  de Saint-Nicolas-d'Alihermont.
M. Louis BRÉARD, de Bénéville.
M. Pierre DELAMARRE, de Dieppe.


LE REPOS PLAIT APRÈS LE TRAVAIL,
PASTORALE EN VERS LIBRES.
PERSONNAGES
        ACTEURS
EUDOXE,
CLITON,
LE PHILOSOPHE,
MOERIS,
MIRTILE,
LYCIDAS,
M. Pierre LEROY.
M. Romain PETIT.
M. Louis BRÉARD.
M. Henry MAQUINEHAN.
M. Pierre DELAMARRE.
M. Pierre BINET.

M. MAQUINEHAN ouvrira l'Exercice, & fera le REMERCIMENT.

Dans la Salle des Actes du College Royal des Prêtres de l'Oratoire de Dieppe, le Mercredy 12 août 1772, à 2 heures précises.

A Dieppe, De l'Imprimerie de la Veuve DUBUC, Imprimeur du Roi, de la Ville, & du Collège.


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