F. DE V.....
Métagrammes
Le Conseiller des Dames et des Demoiselles
Journal d'économie domestique et de travaux à l'aiguille
(1862-1863)
Solutions en bas
de page
[décembre 1862]
J'ai trois pieds, et je suis plus forte Que bien d'autres aux pieds nombreux ; De mon dire il faut qu'on ne sorte, Où l'homme est dangereux : - Maintenant que ma tête change, Et je devient l'ardent rayon Qui fait arriver jusqu'à l'ange L'homme sorti d'un vil sillon. [janvier 1863] Métagramme sans fin. J'ai vous l'aller voir, les allures vives ! Sur trois pieds, d'aplomb, je viens me poser. Changer l'un sept fois sans vous reposer... Et, sous sept formes successives, Je vais me métarmorphoser. Peu fier de mes avantages, J'ouvre à tous mes contours blancs, Et l'on verse dans mes flancs Tisanes, punch, ou potages. II Gracieux, non solennel, Je surmonte vase, amphore ; Mais, hélas ! je suis encore Ce qu'on tranche au criminel ? III C'est toujours mauvais présage Quand j'interviens, et de moi, Ruse de mauvais aloi, Le fourbe seul fait usage. IV Ici, tout change de ton : Je divague, et me démène Si bien qu'il faut qu'on me mène A Bicêtre, ou à Charenton. V Maintenant, si l'on demande A mon faible, faible coeur, Ou dévoûment, ou vigueur, Il ne faut pas que on l'attende. VI C'est en mon fertile sein Qu'avant que l'hiver commence, Je reçois l'humble semence, Qu'y répand l'homme, à dessein. VII Par moi, les mains infidèles Tissent un fatal roseau. C'est encor moi que l'oiseau Prend en ouvrant ses deux ailes. Sur trois pieds, d'aplomb, sachant me poser, J'au, vous l'avez vu, les allures vives ; Car, changeant sept fois sans me reposer, Sous mes sept formes successives J'ai su me métarmophoser. [février 1863] J'ai cinq pieds, et pourtant je suis peu turbulente ; Au contraire, j'arrête un blâmable penchant : C'est moi qu'au point précis tout agriculteur plante Pour sa sécurité sur les bords de son champs. - Mais si, par caprice, on veut changer ma tête, On me voit m'allonger sur celle d'une bête. [mars 1863] Avec mes cinq pieds, ô lectrice chère, Assez mal famée, en mauvaise odeur, Je suis le réduit, le sombre repaire De la bête fauve et du malfaiteur. - Mon troisième pied se métamorphose, Je deviens alors un excellent frein : En sécurité sur moi se repose Au milieu des flots le hardi marin. [avril 1863] Avec mes cinq pieds, lectrice chérie, Vous au coeur si bon et connu de tous, Je suis un produit dont la pénurie Cruellement pèse aujourd'hui sur nous. - Changez maintenant ma troisième lettre, Des pays trop pleins voulant le niveau, Loin du toit natal j'émigre et fais naître, Sur un sol désert, un pays nouveau. [mai 1863] Lectrice, avec sept pieds j'en ai quatre qui roulent Au galop du cheval, au vol de la vapeur. - Changez-en le troisième, et mon flanc protecteur Fait filer tout esquif malgré les flots qui houlent. [juin 1863] J'ai six pieds. Avec eux j'ai tronc, branches, feuillage, Et répands, en été, la fraîcheur et l'ombrage. - Remplacez le second, sans fronton ni portail, Je suis l'humble réduit où rentre le bétail. [juillet 1863] Cinq pieds. Si je suis neuve et du dos et des manches, De moi le paysan fait ses plus beaux dimanches. - Mais que de ces pieds-là le premier soit changé, Parmi ceux des fléaux mon nom triste est rangé ! [août 1863] Je n’ai que deux pieds. Pourtant mon domaine Est un des plus grands qu’on puisse rêver : Je résume, hélas ! la puissance humaine, Tout homme par moi pensant s’élever. - Si vous remplacez ma lettre finale, Je suis bien moins riche alors que devant : Utile, c’est vrai, sans valeur vénale, Je sers de charpente à l’être vivant. [septembre 1863] Sans lenteur ni secousse, Avec cinq pieds je pousse Et m’étends, verte et douce, Riant manteau des prés. - Si ma tête change, sur un char on me range, Puis l’on entre à la grange Battre mes grains dorés. Solutions : LOI - FOI. BOL, COL, DOL, FOL, MOL, SOL, VOL. BORNE - CORNE. ANTRE - ANCRE. COTON - COLON VOITURE - VOILURE. ÉRABLE - ÉTABLE. VESTE - PESTE. OR – OS. HERBE - GERBE. |