[p.1] LISTE GÉNÉRALEDes
Vaisseaux de Guerre Anglois, pris ou détruits depuis peu. L'Actéon, de vingt-huit canons,
brûlé à l'attaque du Fort Sullivan. L'Augusta, de
soixante-quatre canons, brûlé à M[o]ndfort, dans la Delavarre. Merlin, de dix-huit canons, brûlé également à M[o]ndfort, dans la Delavarre. Rose, de seize canons, brûlé également au même endroit. Flora,
de trente-deux canons, brûlé & coulé à fond avec vingt-sept
Bâtiments de transport, à Rhode-Island, par le Comte d'Estaing. Lark, de trente-deux canons, brûlé & coulé à fond. Juno, de trente-deux canons, brûlé & coulé à fond. Orpheus, de trente-deux canons, brûlé & coulé à fond. Cerberus, de vingt-huit canons, brûlé & coulé à fond. Falcon, de dix-huit canons, brûlé & coulé à fond. Deux
Galeres de quatre pieces de canons, brûlées également & coulées à
fond. Ces six Vaisseaux & ces deux Galeres ont été brûlés
& coulés à fond à Rhode-Island, par le Comte d'Estaing. Liverpool, de vingt-huit canons, échoué à Long-Islang, étant pousuivi par l'ennemi. Mermaid, de vingt-huit canons, échoué près du cap Henlopeen. Syrène, de vingt-huit canons, détruit par les Américains à Point Judith. Répulse, de trente-deux canons. On n'en a point entendu parler depuis son départ. Emerald, de trente-deux canons, pris dans les Indes occidentales par les forces françoises. Pomona, de dix-huit canons, péri en Amérique. Fox, de vingt-huit canons, amené à Brest par la flotte françoise. Minerva, de trente-deux canons, pris par les françois en Amérique. L'active, de trente-deux canons, pris également en Amérique. Lively, de vingt-quatre canons, pris dans le Golfe de Gascogne par l'armée navale françoise, & amené à Brest. Helena, de dix-huit canons, pris également dans le Golfe de Gascogne par l'armée navale françoise, & amené à Brest. Zéphyr, de seize canons, pris dans la Méditerranée, par la flotte françoise. Terpsicore, de vingt canons. On croit ce Vaisseau pris en Amérique, mais on n'en est pas sûr. Sénégal-Sloop, de seize canons, pris par les françois dans le Golfe de Gascogne. Drake, de vingt canons, pris par un corsaire Américain, de vingt-deux canons, commandés par Pierre Jones. Alert-Cutter, de dix-canons, pris par la flotte de Brest. Schooner, de quatorze canons, pris également par la flotte de Brest. Sommerset, de soixante-quatre canons, pris sur la côte de la nouvelle Angleterre. Zebra-Sloop, de dix-huit canons, pris également sur la même côte. Thunderet-Bomb, de dix-huit canons, pris par le Comte d'Estaing.
[p.2] CHANSON NOUVELLE, Sur les bruits de la Guerre. ALLONS, braves militaires, il faut tous vous préparer ; on dit que voilà la guerre, il faudra vous signaler ; prenez du courage, & faites tapage, battez l'ennemi, & soutenez LOUIS. LOUIS XVI vous l'ordonne, il faut signaler son nom & soutenir sa couronne, le noble sang de Bourbon ; vaincre l'Angleterre par mer & par terre ; prouver aux Anglois que vous êtes François. Gravez dans votre mémoire l'invincible Lowendal, que l'on cite dans l'histoire, & de Saxe son égal ; aux guerres de Flandres, ces deux Alexandres ont signalé leurs bras, aux sieges & aux combats. Remplis d'une ardeur nouvelle, suivez tous vos Gébéraux ; déja le tambour rappelle, rangez vous sous vos drapeaux ; vos chefs sont en tête, vîte qu'on s'apprête, courageux soldats, faites vos havresacs. | On voit aux Villes de guerre, l'artillerie s'apprêter ; nos vaisseaux armés en guerre, sont prêts pour aller voguer ; avec nos frégates, ce départ vous flatte ; il vous faut partir, pour vaincre ou pour mourir. Braves grenadiers en tête, comme de vaillants guerriers, que chacun de vous s'apprête, pour moissonner des lauriers, Sappeurs, à la hache, vîte sans relâche ; montrez vos exploits, comme de bons grivois. On entend déja Bellone, qui dit à nos bombardiers ; au soutien de la couronne, & vous braves canonniers, apprêtez vos meches, & battez en breche ; feu à vos canons, pour vous mettre en renom. Aux fusils, soldats bien vîte, allez d'un coeur martial ; abandonnez vos petites, suivez votre Général ; vous aurez la gloire d'avoir la victoire, sur les ennemis du puissant Roi LOUIS. | LES ADIEUX D'UN SOLDAT A SA MAITRESSE. Sur l'air : De la belle Manon. ADieu ma chere Louison, il faut partir, joindre ma garnison : j'entends le tambour qui m'appelle, embrassons-nous charmante belle, je vais à Brest promptement, espérant en peu notre embarquement. Ha ! que me dis-tu cher amant, ton départ me cause un cruel tourment ; que vais-je devenir seulette, cela me rend inquiette ; adieu l'objet de mon amour, après toi, je languirai nuit & jour. Va, Louison, console toi, faut obéir, car c'est l'ordre du Roi ; tous nos vaisseaux sont à la rade, nous allons donner sérénade, en faisant connoitre aux Anglois, la valeur de tous nos soldats françois. | Que feras-tu dans les vaisseaux, toi qui n'a jamais été sur les eaux, la mer te peut être contraire, ou quelque vaisseau d'Angleterre, pourroit t'amener dans leur port, triste coup qui causera la mort. Nous avons des bombes & canons, des poudres & quantité de munitions, suivis de notre artillerie & grand nombre de mousqueterie commandée par nos Généraux à l'Anglois nous ferons tourner le dos Va mon cher ami Ladouceur, par tes discours tu me charme le coeur, prend de moi quelque souvenance, quand tu seras hors de la France ; rend toi sur-tout à ton devoir ; adieu mon cher amant jusqu'au revoir. | Permis d'imprimer &
distribuer à Tours ce 5 juin 1779. LOISEAU.
(texte non relu après saisie, 17.01.07) ACCUEIL
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