G. Delatramblais
 Papiers égarés - 3
(ca1924)

leaf.gif

UN CHEF-D'ŒUVRE DU « PASTICHE »

Les Déliquescences d'Adoré Floupette


Depuis les deux éditions de 1885 (1),celles des Maîtres du Livre, en 1911, également introuvables, jusqu'à l'édition parfaite que vient de nous donner le sympathique éditeur Henri Jonquières (2), la fortune n'a cessé de favoriser les Déliquescences d'Adoré Floupette. Une vogue aussi durable peut étonner : la plupart des ouvrages de ce genre, si nombreux à toutes les époques, n'ont pas survécu aux mouvements littéraires qui les inspirèrent et ne présentent, le plus souvent, qu'un intérêt minime, si ce n'est pour l'historien des Lettres.

Que reste-t-il, par exemple, des falsifications romantiques qui amusèrent un moment ? Que reste-t-il des innombrables petits pamphlets anti-romantiques ? Ces ouvrages hâtifs, trahissent, trop souvent, la jalousie des aînés devant le succès des jeunes, leur attachement à des formes d'art périmées, une irrémédiable incompréhension des tentatives nouvelles et ressemblent tous, plus ou moins, à ce dialogue-type de Baour-Lormian (de l'Académie Française) : Le Classique et le Romantique, complètement oublié aujourd'hui mais qui fit quelque bruit en son temps (3).

Le pastiche consistait alors à découpés les mots réprouvés, les expressions et les images critiquées, puis à les enchâsser dans un texte ridicule et sermonneur. On y retrouve invariablement les mêmes griefs : l'affectation du Romantique, son air malade (4), son langage incohérent, son ignorance (5) et son souci de la réclame (déjà !). Les salons et les revues, coupables d'accueillir les poètes nouveaux, le public lui-même qui abandonne les anciens, ne sont pas mieux ménagés :

Chaque vers échappé de vos grêles cerveaux
Transforme vos lecteurs en oedipes nouveaux
Et déroute à loisir leur faible intelligence
………………………………………........

Les conseils de sagesse y abondent :

... la Syntaxe en main, d'une erreur déplorable
Venez, aux pieds du goût, faire amende honorable

de même que les plus effroyables menaces :

Je veux d'un vers brillant cautériser vos fronts
………………………………………........

Le Parnassiculet Contemporain, auquel collaborèrent A. Daudet et P. Arène (6), avec plus de bonne humeur et de fantaisie dans la charge n'offre pas beaucoup plus d'intérêt, quelque agrément que puisse trouver un lecteur d'aujourd'hui à rencontrer, dans une séance littéraire à l'hôtel du Dragon bleu qui sert de préface au recueil, les sages parnassiens en étrange posture, assis par terre, parmi les fumées d'une cassolette orientale et s'exprimant — qui le croirait ? —en des vers inintelligibles.

Cependant, le genre auquel appartiennent ces ouvrages éphémères n'est pas nécessairement un genre inférieur. Il peut y avoir, dans un pastiche, autant et plus de sens critique, d'observation, d'esprit et d'art que dans maints ouvrages de critique appréciés. On en jugera aisément lorsque M. Léon Deffoux aura publié son Anthologie du Pastiche récemment annoncée et on se rendra mieux compte, sans doute, de la place occupée par les Déliquescences dans l'évolution, somme toute récente, du pastiche.

Il ne s'agit plus ici d'introduire dans un texte plus ou moins approprié des vocables ou des tournures cueillis dans les œuvres. Le pastiche est plus complet et plus fin ; il exige une compréhension parfaite du caractère et du rythme de l'original et, à ce titre, implique une hostilité plus apparente que réelle. Les Déliquescences ne sont pas une charge épaisse de jaloux ou d'ignorant, mais un amusement de lettré et de poète, une oeuvre littéraire.

Si toutes les pièces du recueil ne peuvent avoir pour nous l'attrait imprévu qu'apprécièrent les lecteurs de 1885, beaucoup ont conservé une fraîcheur qui ne semble pas devoir s'atténuer et une puissance, une vérité dans le pastiche qui, parfois, justifieraient les méprises de jadis, alors que le poète Adoré Floupette était considéré par quelques-uns comme un personnage réel :

La vie atroce a pris mon cœur dans son étau,
La vie aigre sonne un tocsin dans mon oreille
La vie infâme a mis ses poux dans mon manteau
………………………………………............
C'était la voix verte d'un orgue
Agonisant sur le pavé
……………………………
Les taenias
Que tu nias
Traitreusement s'en sont allés...

La vie d'Adoré Floupette qui fut ajoutée par Gabriel Vicaire à la deuxième édition de 1885 (7), pour affirmer ses intentions et celles de son collaborateur Henri Beauclair, peut-être aussi pour obéir aux suggestions de P. Arène qui désirait une biographie de Floupette ou pour grossir heureusement le nombre des feuillets de l'opuscule, nous conte les folles et incessantes expériences littéraires de Floupette qui sont celles des « suiveurs » de tous les temps, essayeurs perpétuels de thèmes nouveaux, poussant jusqu'à l'outrance les recherches et les tendances des maîtres et masquant « leur impuissance sous la prétention des idées, la bizarrerie des mots, l'incorrection des lignes ».

« Si Floupette n'existe pas en tant qu'individu, il existe en tant qu'espèce »(A. France).

Qui écrira la suite de cet attrayant cours d'histoire littéraire et nous contera la vie et les variations des Floupette d'à présent à la remorque des initiateurs du « romanisme », du « naturisme », du « futurisme », de « l'intégralisme » ou de « l'unanimisme ».

Adoré Floupette fut un assez mauvais élève, la muse l'ayant de bonne heure tourmenté. Son condisciple Marius Tapora, plus tard pharmacien de 2e classe, nous le montre, tout d'abord, épris, comme lui, de Racine et du Songe d'Athalie, mais rapidement converti au Romantisme.

Désormais, Racine n'est plus qu'un « polisson » et Marius convient qu'il n'est rien de « plus mortellement ennuyeux que le ron-ron classique ». Les voilà devenus Jeune France, c'est-à-dire Moyen-âge, même un peu Truands. Ils acquièrent l'allure et le costume romantiques et même l'air fatal et ravagé, ce qui ne fut pas facile, Floupette, « joufflu comme un chérubin et rose comme une pomme d'api avec un nez en pied de marmite, de gros yeux à fleur de tête et un ventre rondelet qui déjà s'annonçait comme devant bedonner un jour » ayant eu quelque peine à se mal porter.

Lamartine devient leur poète préféré. Tout un hiver ce ne furent, avec du vague à l'âme, que « des élévations à n'en plus finir, des extases, des prières adressées à l'Infini, des rossignols dans l'épais bocage, des nacelles, des barcarolles, des scintillements d'étoiles, des chars de la nuit, des clairs de lune sur la mer, où l'on voyait neiger des fleurs de pêcher... »

Avec Victor Hugo ce fut la note Titanesque et Babylonienne, les muscles tendus, en plein sublime. Le goût que Floupette montra ensuite pour Alfred de Musset inquiéta un peu Marius. Il devenait égrillard et talon rouge, un peu vaurien.

Reçu bachelier et envoyé par son père à Paris pour y étudier le Droit, il s'intéresse surtout au nouveau mouvement littéraire. Justement, Lamartine « un raseur, un pleurard insupportable » et Musset « qui ne savait pas rimer » venaient d'être mis au rancart, tandis que Hugo planait encore dans un nuage de pourpre et d'or.

Les poètes nouveaux, « taillaient, ciselaient, fignolaient à merveille. Tel de leurs sonnets était comme une aiguière délicieusement ouvragée, tel autre, comme une coupe de marbre ou d'onyx ou bien encore une bague enrichie de pierres précieuses. Il y avait... des rondeaux en pâte tendre de Sèvres, des quatrains en camaïeu, enfin tout un lot de mignons bibelots d'étagères ». Floupette devient Impassible, mais ne garde pas longtemps cette pose pénible. François Coppée et ses Humbles le séduisent : alors, il ne rêve plus que misères à consoler et larmes à tarir.

Fatigué de ce régime, il embouche « les pipaux rustiques, pille les chansons populaires et se découvre un amour soudain pour la campagne, les bois, les champs, les foins... et les seconds foins, les beaux fumiers dorés d'un rayon de soleil, les prairies de la Franche-Comté les gars et les fillettes de la Franche-Comté, les cabarets de la Franche-Comté. Ce qu'on buvait de vin cru dans ses vers naïfs était incalculable ! »

Cette littérature le conduit tout droit au naturalisme. Il commence un poème moderne où seraient évoqués et décrits « un bateau de blanchisseuses, une gare de chemin de fer, un intérieur d'hôpital, un abattoir, une boucherie hippophagique. On entendait déjà dans sa phrase les trains siffler et le linge claquer sous les battoirs, on voyait le sang couler. Toutes les maisons avaient de gros numéros... »

A peu près à l'époque où il tentait de mettre en triolets la philosophie de Shopenhauer, Marius Tapora le rejoint à Paris et le presse de questions :

- Et la Poésie ? - De mieux en mieux ! - Comment va Zola ? - Peuh ! Il commence à être bien démodé ! - Et Hugo ? - Un burgrave !

- Et Coppée ? - Un bourgeois ! - Le Parnasse... - Oh ! la vieille histoire ! La Poésie rustique... - Bonne pour les félibres !

- Et le naturalisme ? Hum ! hum ! Pas de rêve, pas d'au-delà !

- Mais enfin que reste-t-il donc ? - Le Symbole !

Tapora est conduit au « Panier Fleuri », le Café des Poètes où il voit et entend les écrivains de la nouvelle formule. Floupette y récite des « ternaires » composés pendant son dîner :

Je voudrais être un gaga
Et que mon coeur naviguât
Sur la fleur du seringua.
……………………

Le public qui applaudit ou critique ces merveilles est composé notamment d'un poète satisfait d'être hystérique, d'un morphinomane, d'artistes pour qui la perversité, la dépravation et le satanisme sont des adjuvants indispensables et qui ne prisent que détraquements et fards. L'un dit son admiration pour la décadence romaine qui a si bien compris l'amour. L'autre — un « macabre » — rêve d'une idylle dans un cimetière. Floupette poursuivant l'initiation du pharmacien Tapora, lui révèle qu'à la délicieuse corruption, au détraquement exquis de l'âme correspond une suave névrose de langue et lui décrit, dans un admirable discours, les charmes de la poétique nouvelle : « Sais-tu, potard, ce que c'est que les mots ! Les mots ne peignent pas, ils sont la peinture elle-même ; autant de mots autant de couleurs ; il y en a de verts, de jaunes et de rouges comme les bocaux de ton officine, il y en a d'une teinte dont rêvent les séraphins et que les pharmaciens ne soupçonnent pas. Quand tu prononces : Renoncule, n'as-tu pas dans l'âme toute la douceur attendrie des crépuscules d'automne ?... Campanule est rose, d'un rose ingénu ; triomphe, d'un pourpre de sang ; adolescence, bleu pâle... Et, ce n'est pas tout : les mots chantent, murmurent, susurrent, clapotent, roucoulent, grincent, tintinnabulent, claironnent ; ils sont, tour à tour, le frisson de l'eau sur de la mousse, la chanson glauque de la mer, la basse profonde des orages, le hululement sinistre des loups dans les bois ! » (7)

Laborieusement, avec plus ou moins de succès, Marius Tapora étudie les œuvres nouvelles, essaie de comprendre : il a, parfois, des lueurs, des illuminations subites qui le récompensent de ses peines. Aux lecteurs d'en faire autant !

On voit le parti que Gabriel Vicaire (8) a su tirer de thèmes, somme toute, peu nouveaux. Il a pu se souvenir en écrivant ces pages charmantes de quelques ouvrages antérieurs ; sans doute a-t-il connu « Années d'apprentissage » de Léon Cladel où l'auteur bien oublié des Va-nu-pieds et de Ompdrailles expose, à sa façon, les précieuses et vaines leçons qu'il reçut de Baudelaire : « Examinez : ce mot n'est-il pas d'un ardent vermillon, et l'azur est-il aussi bleu que celui-là ? Regardez : celui-ci n'a-t-il pas le doux éclat des étoiles aurorales et celui-là la paleur livide de la lune ? Et ces autres, où s'allument des scintillations égales à celles des crinières inextricables des comètes ?... Et ces autres encore en qui l'on découvre les arborescences splendides et prodigieuses du Soleil !... »

Peu importe ! Il n'est sans doute pas beaucoup plus important, de considérer que sous l'épithète : « Symboliste » Gabriel Vicaire nous a surtout présenté des « Décadents », c'est-à-dire les poètes qu'il a connus avant 1885. Cette date explique une confusion qu'il nous est trop facile de relever.

L'œuvre subsiste dans son originalité, dans son style, délicate et spirituelle et il n'est pas besoin de faire appel à nos souvenirs littéraires pour la goûter pleinement. L'histoire des Déliquescences est, elle-même, fort curieuse.

Gabriel Vicaire, le poète à la fois naïf et fin des Emaux bressans et de L'Heure enchantée de qui le public ne connaît guère actuellement qu'un joli poème : Jeunesse que Dorchain eut la bonne idée de faire figurer dans son petit recueil : Les cent meilleurs poèmes lyriques de la langue française et son collaborateur Henri Beauclair, normand spirituel et lettré, romancier de talent et chroniqueur apprécié, appartinrent plus ou moins à tous les groupes littéraires de leur temps et fréquentèrent chez les « Hydropathes » on les « Hirsutes » , au « Rat mort » ou « au Voltaire », participant à toutes les controverses, animant d'une verve incomparable les longues discussions et c'est dans ce déchaînement des paradoxes et des utopies, dans ces réunions passionnées qu'ils conçurent et écrivirent leurs petits pastiches. Ils les publièrent. tout d'abord, sans noms d'auteurs. La réussite dépassa certainement leur attente. Le journaliste Mermeix fut la première si non la seule victime de la supercherie et prit à partie fort sérieusement le « jeune » qui signait Floupette « l'un de ces pétardiers de lettres, fanfaron d'abrutissement, poseur pour la névrose, etc. » La méprise amusa. D'autres articles de louanges ou de critiques, une longue étude du Temps sur les Décadents provoquèrent un vif mouvement de curiosité en faveur des Déliquescences.

Vicaire et Beauclair, importunés par tout ce bruit, protestèrent à diverses reprises de la pureté de leurs intentions et mirent les choses au point dans la Vie d’Adoré Floupette. Répondant à un article d'Edouard Rod qui les accusait de nuire aux jeunes talents, Vicaire précisa : « Ce n'est qu'une pochade lestement enlevée après boire en un jour de belle humeur et dont le seul mérite est d'être assez gaie, sans ombre de méchanceté. Tout juste l'importance d'un éclat de rire ! ». Cette modestie excessive était sincère. Les Déliquescences, écrivait encore Vicaire à Remacle « ne sont qu'une fumisterie, mais je la crois amusante ».

Il ne semble pas que les maîtres pastichés aient gardé rancune aux auteurs des Déliquescences. Verlaine - le Bleucoton de la Vie d'Adoré Flouquette, malgré l'apparente hostilité que pouvait révéler leur plaquette, écrivait, peu après sa parution, un éloge du « bon poète Vicaire » et ajoutait : « L'homme, en Vicaire, est bien le frère du poète. Rondeur fine et malicieuse, belle humeur sans tumulte et mélancolie suffisante, un souci du naturel et de la bonne, de la vraie simplicité, celle des grands classiques anciens et modernes avec un goût exquis du terroir... J'ai le bonheur de le connaître d'assez longue date et m'applaudis de plus en plus d'être de son intimité »

On connaît la pièce de Gabriel Vicaire recueillie et publiée par Georges Vicaire dans un ouvrage posthume :

O pauvre Lelian, mon merveilleux ami

Notre génération, qui devait compter tant de parodistes, depuis Jules Lemaitre et Courteline jusqu'à Muller et Reboux, tant d'écrivains à la manière de ... et tant de copistes indiscrets, ne pouvait se montrer sévère.

Dans leur célèbre anthologie des Poètes d'aujourd'hui dont la plupart appartiennent au mouvement symboliste, Paul Leautaud et Ad. Van Bever n'omirent pas de présenter à leurs lecteurs quelques extraits des Déliquescences que V. E. Michelet commenta au, « Salon des Indépendants » en 1908.

N'est-ce pas également Ad. Van Bever qui, dans l'Avertissement des Editeurs des Déliquescences en 1911, résuma ainsi l'opinion générale : « Maintenant que l'art symboliste a terminé son évolution et que ses représentants autorisés ont pris la place occupée par leurs aînés, les derniers romantiques et parnassiens, quiconque songerait à se formaliser de ces aimables fantaisies méconnaîtrait la plaisante leçon qu'elles renferment. »

L'influence des Déliquescences non seulement sur le développement d'un genre qui jusque-là ne s'était signalé que par des ouvrages pour ainsi dire dénués de valeur, mais encore sur le succès du mouvement symboliste est indéniable. Elles favorisèrent le groupement pénible d'écrivains indépendants et de tendances diverses et surtout éveillèrent la curiosité du public, l'obligèrent à distinguer l'art subtil et merveilleux de certains écrivains à travers l'incohérence des autres.

Maurice Barrès l'a justement dit : « Vicaire et Beauclair ont plutôt signalé au public les efforts des nouveaux et déblayé leur chemin de quelques ridicules tout superflus ».

En dehors des mérites littéraires des Déliquescences, une telle influence suffirait à leur assurer la place considérable qu'elles occupent dans notre histoire littéraire et justifierait une réédition à tous égards, digne de l'œuvre.

G. DELATREMBLAIS.


Notes :
(1) Les Déliquescences, poèmes décadents d'Adoré Flouquette, Byzance, chez Lion Vanné, 1885. Les Déliquescences, poèmes décadents d'Adoré Flouquette, avec sa Vie, par Marius Tapora, Byzance, chez Lion Vanné, 1885.
(2) Gabriel Vicaire et Henri Beauclair : Les Déliquescences d'Adoré Floupette. Paris, Henri Jonquières et Cie, 1923, in-16 grand jésus tiré à 800 exemplaires sur papier du Japon numérotés.
(3) Le Classique et le Romantique, dialogue par P.-M.-L. Baour-Lormian, de l'Académie Française. Paris, Ambroise Dupont et Robert, Urbain Canel, 1825, in-8.
(4)     Et par tous les amis à qui je suis voué
         Si j'avais le teint frais, je serais bafoué.
(Baour-Lormian : Le Classique et le Romantique).
(5)     C'est l'inspiration dont la sainte démence
         Nous verse nos accords, bouillonne en nos écrits
         Et, par elle, on sait tout sans avoir rien appris.
(Baour-Lormian : Le Classique et le Romantique).
(6) Le Parnassiculet contemporain, recueil de vers nouveaux, précédé de l'Hôtel du Dragon bleu et orné d'une très étrange.eau-forte. Paris, Librairie Centrale, 24, boulevard des italiens, 1867. A. Daudet y parodiait Leconte de Lisle et Ménard, Paul Arène imitait François Coppée (qui, depuis eut fréquemment pareil honneur), Gustave Mathieu pastichait Catulle Mendès. La préface fut écrite, croit-on, par Jean du Boys.
(7) M. Paul Souday a reproché à G. Vicaire d'avoir raillé jusqu'au « frisson d'eau sur de la mousse », si frais et si joli chez Verlaine. L'a-t-il raillé ? Est-il admissible que Vicaire ait été insensible ? Ne s'est il pas laissé emporter par son propre lyrisme, heureux d'emprunter à Verlaine une image dont le charme ne lui échappait pas. Tout n'est pas « raillerie » dans cette page et, si on en retirerait les traits de sotte vanité de Floupette, quel poète ne la signerait sincèrement ?
(8) Dans une lettre adressée à Trézenik et insérée dans Lutèce du 23 août 1885 Henri Beauclair révèle que s'il est le collaborateur de Vicaire pour les Déliquescences de Floupette, il est très peu Marius Tapora. « J'ai, tout au plus, pour la vie de Floupette, donné à Tapora quelques documents fantaisistes sur le « Panier Fleuri » et ses habitués. C'est Vicaire qui a écrit cette biographie. Ceci n'aurait pas une grande importance – étant donné que tout le monde sait à quoi s'en tenir — si Lutèce n'était pas une source de renseignements pour les érudits futurs, et ceux qui s'intéresseront à Floupette et à Tapora, plus tard, doivent connaître les pères de ces personnages. »

(texte non relu après saisie, 30.01.07)

ACCUEIL   -   SOMMAIRE   -   JOURNAL DES NOUVEAUTÉS   -   BIBLIOGRAPHIE