Henri de Régnier
(1864-1936)

leaf.gif

Le Paradis retrouvé
(1936)

A Alexandre Arnoux.

C'EST bien à tort que l'on montre en Arabie le tombeau d'Eve et que l'on prétend qu'Adam ne vécut pas plus de neuf cent trente ans. La vérité est tout autre, mais les légendes ont la vie dure et je crains fort de n'être pas cru en ce que je vais raconter. Je le tiens cependant d'une source sûre que je pourrais... Mais allons au fait sans plus tarder.

Donc, contrairement à ce qu'on a faussement rapporté, nos premiers parents ne sont pas morts. Dieu, en les créant, avait selon l'expression vulgaire, « bien fait les choses » et avait doué ses deux créatures d'une constitution excep­tionnellement robuste. Elles étaient sor­ties de ses mains si parfaitement con­formées en force et en santé que la mort n'avait pas eu de prise sur elles. Adam et Eve ont vaincu les efforts du temps. Ils sont toujours vivants et bien vivants. D'un pas égal ils ont traversé les siècles et sont arrivés jusqu'au nôtre. Leur trépas n'est qu'un bruit mensonger qu'il leur serait aisé de démentir mais ils n'en feront rien, car leur longue expérience de l'existence leur a donné le goût de la retraite. Heureux qu'on ait perdu leurs traces au point de les dire défunts ; ils jouissent de leur incognito et le défen­dent jalousement contre toute indiscré­tion.

Après avoir parcouru diverses régions de la terre et après avoir séjourné dans maints pays sous des noms d'emprunt, Adam et Eve ont fini par se fixer dans un petit village du centre de la France, dont on m'a prié de ne pas divulguer le nom. Adam et Eve redoutent plus que tout les curiosités et celles de l'époque où nous vivons sont infinies. La presse, dite d'information, y est particulière­ment avide de nouvelles sensationnelles et, si elle découvrait que nos premiers parents sont devenus de bons villageois, leur porte serait assiégée par les repor­ters et les photographes. On les accablerait de questions plus ou moins saugre­nues et dont certaines leur pourraient être fort pénibles. Imaginez quelque ma­ladroit interrogeant Adam sur l'extrac­tion de la côte à laquelle Eve doit sa naissance ou quelque gaffeur faisant allusion devant Eve au meurtre d'Abel par Caïn. Songez aux renseignements que l'on ne manquerait pas de leur demander sur le serpent et la pomme, ou sur l'ange au glaive de feu qui se tenait au seuil du Paradis terrestre. La vie de ces vénérables exilés deviendrait impos­sible et ces importunités compromet­traient leur tranquillité. Leur grand âge a besoin de ménagements. Ils s'en ren­dent comptent ; aussi sont-ils extrême­ment réguliers en leurs habitudes.

Adam est un beau vieillard et Eve une charmante vieille dame. Elle a les occupations de son sexe et de son âge. Elle tricote et lit encore sans lunettes. Adam porte des bésicles, ce qui ne l'empêche pas d'être un fin pêcheur à la ligne. Eve est fort casanière et volontiers silencieuse, tandis qu'Adam serait plutôt bavard. Pendant qu'Eve reste à la mai­son et vaque aux soins du ménage, Adam va de porte en porte et ne dédaigne pas un brin de causette avec les commères. Il a souvent le mot pour rire, mais sa bonhomie se retient de toute familiarité déplacée. Il est très populaire et ses concitoyens ont voulu le nommer membre du Conseil municipal. Il s'en est défendu, mais on vient souvent le consulter et recourir à ses lumières. Il est fort avisé, aime à rendre service et se mêle un peu de médecine. Eve commu­nique généreusement à son voisinage les bonnes recettes qu'elle détient. Elle excelle notamment à la confection des confitures et ses bocaux de cornichons sont justement réputés. Adam et Eve sont un vieux ménage très considéré dans le pays. On les donne souvent en exemple. Leur maison modeste est en­tourée d'un petit jardin que cultive pour eux un de leurs voisins qui s'entend en semences et en repiquages. Parfois Eve invite ce brave homme à boire un verre d'anisette ou de cassis. Adam le convie parfois aussi à fumer une pipe en sa compagnie. On ne voit guère chez eux d'autre visiteur. Cependant à d'assez longs intervalles il en vient un dont l'arrivée suscite un véritable « branle-bas » ; ce jour-là on met les « petits pots dans les grands ». Eve fait un brin de toilette et Adam va attendre le voyageur à la gare. C'est un fort gaillard barbu et pourvu d'un nez puissant. De haute taille, un peu courbée, il marche à grandes enjambées en s'appuyant sur un gros bâton et fait résonner sur le pavé ses lourdes semelles à clous. Il a le teint jaune et les yeux bridés. De son feutre déteint s'échappent les boucles d'une chevelure grisonnante qui lui retombent jusque sur les épaules, ce qui lui donne l'air d'un artiste, un peu l'aspect d'un musicien d'orchestre ou d'un massier d'atelier. Il parle haut avec un accent marqué et semble toujours pressé, si bien qu'Adam a peine à lui emboîter le pas quand il le ramène à la maison. Lorsqu'il a déposé son bâton et enlevé son feutre il s'assied, mais bientôt se relève et ne cesse guère de marcher de long en large. Il ne peut, comme l'on dit vulgairement, tenir en place, aussi ses visites sont-elles de courte durée, au grand regret d'Adam qui a pour lui beaucoup d'affection et d'Eve à qui il fait galamment un doigt de cour. Quand il est parti ses hôtes déplorent le destin qui l'oblige à les quitter et à ne jamais séjourner nulle part. Certes les voyages ont du bon, mais il doit être bien pénible à la longue de n'avoir ni huche, ni foyer et d'être toujours par monts et par vaux, toujours nomade et toujours en route avec ses gros souliers et son bâton. Et Adam et Eve plaignent de tout cœur ce pauvre M. Ahasverus que l'on nomme communément le Juif errant et qui traîne à ses semelles de la poussière de toute la terre. « Dieu le père, soupire Adam, a été bien dur avec lui. D'ailleurs je n'ai guère à me louer non plus de mon créa­teur et il a été bien sévère envers nous, n'est-ce pas Eve ? » A ces mots Eve baisse les yeux car, comme Adam elle regrette le Paradis terrestre, mais il est convenu entre eux qu'on parlera le moins possible de ce sujet, si plein de doux et de tristes souvenirs. Cela leur est d'au­tant plus aisé qu'ils ont à commenter tout ce que, en sa brève apparition, leur a raconté M. Ahasverus. En effet, ses interminables courses à travers le monde l'ont mis au fait de bien des choses. M. Ahasverus a beaucoup vu et beau­coup retenu, et il est doué d'une excel­lente mémoire. Il sait mille histoires plus divertissantes les unes que les autres. Sa conversation aborde tour à tour la litté­rature, les beaux-arts, la musique, les sciences. La politique ne lui est pas étrangère et il a, en finances, les vues les plus étendues.

Adam ne manque jamais de lui deman­der des conseils pour ses placements d'argent et il s'en trouve bien, mais la conversation de M. Ahasverus ne s'en tient pas toujours à ces sujets élevés. Il a été plus d'une fois témoin des folies que l'amour fait commettre aux hommes et en sait maintes anecdotes qu'il conte avec infiniment d'esprit, de plaisantes, d'instructives, même galantes et de sca­breuses qui, si elles font rougir Eve, mettent Adam en belle humeur. Aussi les visites de M. Ahasverus sont atten­dues avec impatience par nos premiers parents et sont un des plaisirs les plus goûtés de leur vie retirée dont elles distraient l'honnête monotonie. M. Ahas­verus leur fait trouver la journée courte et prolonger la veillée.

Ce fut à l'un de ses passages chez ses vieux amis que M. Ahasverus, fort en verve ce soir-là, leur apprit la grande nouvelle que les journaux venaient de répandre par le monde. Le bon Adam ne lisant guère les gazettes l'ignorait encore, aussi tomba-t-il de son haut à ce que M. Ahasvérus lui révéla.

Une expédition de savants, organisée aux frais de la Société Panbiblique, avait retrouvé, en Mésopotamie, l'emplace­ment du Paradis terrestre. Mieux encore, car il n'existait pas seulement des ves­tiges du célèbre jardin...

Malgré quelques dégradations insigni­fiantes, il était demeuré dans un extra­ordinaire état de conservation. L'Eden avait échappé aux outrages du temps et au contact des civilisations. Son aspect n'avait pas changé depuis l'époque où ses portes avaient été closes et où son accès avait été interdit. Le lieu de la faute originelle était resté miraculeuse­ment intact. Une Compagnie Interna­tionale s'était formée pour exploiter cette merveille et elle offrait des condi­tions de transport si avantageuses qu'elles étaient à la portée des bourses les plus modestes. Bien plus, des facilités de paiement rendaient ce voyage acces­sible à tous. Un parfait confort était assuré aux voyageurs. Des guides spé­ciaux présidaient à la visite et fournis­saient les explications nécessaires. La cérémonie d'inauguration avait été un succès mondial. Des délégués de toutes les nations monothéistes y avaient re­présenté l'élite de l'humanité croyante. Désormais l'affaire était lancée, et elle était une bonne affaire. Les actions accusaient déjà une notable plus-value. Elles étaient cotées à toutes les Bourses qui se respectaient. M. Ahasverus avait tenu à prévenir ses vieux amis du « rush » qui se préparait. Il était lui-même un des actionnaires importants de la Com­pagnie. A bon entendeur, salut...

A peine M. Ahasvérus se fut-il tu qu'il regretta d'avoir parlé en voyant Eve éclater en sanglots et Adam essuyer au coin de sa paupière, une larme discrète. Ni l'un ni l'autre n'avait pu maîtriser l'émotion que leur causait la nouvelle qu'ils venaient d'apprendre quoique, d'un commun accord, comme je l'ai dit, ils évitassent de s'en entretenir, ils éprouvaient tous deux un profond regret du Paradis perdu. Malgré tant d'années écoulées, depuis qu'ils en avaient été chassés, ils conservaient un merveilleux souvenir du jardin de la Tentation et du Péché. N'était-ce pas là qu'ils avaient admiré ensemble les beautés de la lumière et le mystère de la nuit, écouté le mur­mure des eaux, respiré le parfum des fleurs, goûté la succulence des fruits ? N'était-ce pas là qu'ils s'étaient connus charnellement ? Certes, c'était là aussi qu'ils avaient encouru le châtiment de leur désobéissance, mais malgré les tristes événements qui les en avaient éloignés à jamais, le jardin merveilleux ne le restait pas moins dans leur mémoire, d'avoir été le témoin de leur innocence et de leur bonheur avant d'être celui de leur péché et de leur chute. Avant de retentir des échos de Jéhovah, les échos y avaient répété les paroles de leur ten­dresse. Que de fois n'avaient-ils pas revécu en pensée ce temps heureux où ils étaient le premier homme et la pre­mière femme en cet Eden dont tout leur était demeuré présent. Et voici que soudain ils apprenaient qu'il venait d'être retrouvé et que s'ils le voulaient, ils pourraient aller revoir ces lieux si long­temps regrettés et où ils rencontreraient pour les y accueillir l'ombre vivante de leur jeunesse. Dès que M. Ahasverus eut pris congé d'eux, se fut coiffé de son vieux feutre et son bâton à la main, eut recommencé sa course éternelle d'éternel errant, le projet qu'avaient formé simul­tanément Adam et Eve prit vite consistance. Aussitôt qu'ils se le furent mutuellement avoué, ils se mirent en mesure d'accomplir le long voyage qui devait, de leur petit village, les conduire en Mésopotamie. Grâce aux renseignements que leur avait fourni M. Ahasverus, tout fut aisément et rapidement réglé. Ils convinrent de ne pas s'encombrer de lourds bagages et de se contenter de simples valises, comme il sied à des tou­ristes modestes qui voyagent en seconde classe. Adam alla au chef-lieu pour prendre les billets et aussi pour acquérir sur ses économies un certain nombre d'actions de la Compagnie. Cela fait, au jour dit, on vit Adam et Eve, bras des­sus, bras dessous, se diriger vers la gare d'où le train les conduirait à Marseille, s'embarquer sur le paquebot en partance qui devait emporter les pèlerins de l'Eden retrouvé vers leur destination paradisiaque. Une fois à bord, Adam et Eve furent quelque peu surpris du petit nombre des passagers. Ils s'attendaient à mieux, mais on leur affirma que le précédent départ s'était fait en de telles conditions d'encombrement qu'il avait été décidé de limiter les places dispo­nibles. D'ailleurs la saison était un peu avancée, car l'été mésopotamien est fort chaud. L'affluence recommencerait à se produire quand le temps des grandes chaleurs serait passé. La vérité était que la publicité faite par la Société Panbi­blique et les réclames de la Compagnie d'exploitation du Paradis retrouvé n'avaient pas produit tout l'effet escompté. M. Ahasverus s'était laissé entraîner par son imagination orientale et avait donné à l'affaire des proportions qu'elle n'avait pas. Les prospectus ré­pandus à profusion n'avaient pas pro­voqué l'enthousiasme sur lequel on comptait. Qui donc, dans le siècle émi­nemment raisonnable où nous sommes, s'intéresse encore à ces vieilles histoires des commencements du monde, à l'arbre de la science du bien et du mal ; à la pomme, au serpent, à l'ange au glaive flamboyant, aux colères de Jéhovah, aux mésaventures de nos premiers pa­rents, pauvres gens qui n'ont connu ni l'imprimerie, ni l'électricité, ni le suf­frage universel, toutes choses infiniment plus importantes que la découverte, dans un lointain canton de l'Asie, d'un vieux jardin abandonné, eût-il été le Paradis Terrestre. Le résultat de cette indiffé­rence fut que le paquebot était parti à moitié vide. Adam et Eve furent appelés à dîner à la table du commandant et bénéficièrent sans supplément d'une des nombreuses cabines de premières inoc­cupées.

Le voyage d'Adam et d'Eve se fit donc en d'excellentes conditions et le paquebot aborda sans encombre au fond du Golfe Persique, au petit port d'où un service d'autocars devait conduire les voyageurs à leur définitive destination.

En touchant terre Adam et Eve avaient senti croître leur émotion. L'instant approchait où ils allaient revoir ces lieux si pleins de souvenirs. Aussi échan­gèrent-ils parfois de tendres regards en se serrant la main à la dérobée. Cepen­dant le pays que l'on traversait devenait, à mesure que l'on avançait plus désert et plus chaud. Adam et Eve supportaient courageusement cette température brû­lante qui ne s'apaisa un peu que lors­qu'on atteignit les bords de l'Euphrate. Son flot vaseux coulait entre des rives sablonneuses. Enfin on arriva à une sorte de campement où s'élevaient de grandes baraques en planches, où était inscrit en grosses lettres hébraïques, pour plus de couleur locale, ce mot : « Eden ». A cette vue, Adam et Eve sentirent leurs cœurs battre à coups précipités. Les autocars s'étaient arrêtés et les voyageurs en descendirent, car on leur annonça que le programme comprenait un déjeuner par petites tables avant la visite du Jardin qui n'était plus qu'à une faible distance derrière la haute dune de sable qui le dissimulait aux regards. Tandis que l'on se dirigeait vers la salle à manger Adam et Eve se consultèrent. Ne vaudrait-il pas mieux, pendant que tout le monde déjeunait, aller seuls là-bas ? Ils n'auraient ainsi nul témoin de leur émotion et ils pourraient s'y aban­donner sans contrainte. En ayant ainsi décidé, Adam et Eve prirent la route indiquée. Un soleil ardent chauffait la piste qui cheminait à travers un terrain sablonneux. Ils allaient lentement, car les battements de leurs cœurs alourdis­saient leurs pas. Ils gravirent ainsi la dune brûlante et, parvenus à son som­met, ils s'arrêtèrent. Une sorte de vallon abrité offrait au-dessus d'une enceinte fermée par un mur de briques rougeâtres des cîmes d'arbres dont les plus hautes la dépassaient d'une coudée. Dans ce mur s'ouvrait une porte. Adam, d'un geste, la montra à Eve. C'était bien là qu'ils avaient, en tournant la tête, aperçu, debout, l'ange à épée de feu qui les avait chassés du jardin le jour où ils avaient goûté au fruit défendu. Eve avait posé sa main sur l'épaule d'Adam et ils s'avancèrent en s'appuyant l'un sur l'autre. Que de fois, durant leur long exil, s'étaient-ils ainsi mutuellement soutenus, et ce fut ainsi qu'ils pénétrèrent dans l'enclos.

Il y faisait un profond silence. Par­fois Adam et Eve s'arrêtaient un instant et leurs regards se croisaient, mais ni l'un ni l'autre ne proférait une parole. Parfois Adam s'essuyait le front, car la chaleur était extrême. Tout baignait dans une atmosphère de feu. Aucun souffle n'animait l'air pesant. Sur un tronc d'arbre renversé Adam et Eve s'étaient assis. Taciturnes, la tête bais­sée, ils regardaient à leurs pieds. Puis, ils reprenaient, sous l'accablant soleil, leur marche muette. Ils errèrent long­temps ainsi, jusqu'à ce que des voix se fissent entendre. C'étaient celles d'un groupe de voyageurs qui, ayant fini de déjeuner, s'avançait sous la conduite d'un guide. Ce fonctionnaire portait une casquette galonnée et s'exprimait avec un fort accent allemand. Les visiteurs n'étaient pas plus d'une douzaine, les autres touristes ayant préféré attendre que la grosse chaleur fût tombée et quelques-uns se réservant pour la visite nocturne, au clair de lune. Parmi ceux qui avaient bravé la température méri­dienne on comptait un pasteur protes­tant et sa femme, deux Américains aux visages rasés et qui fumaient de courtes pipes, un Russe terriblement barbu, une vieille dame à lunettes bleues, un Suisse, trois Italiens et deux journalistes qui prenaient des notes et faisaient des ca­lembours. Le guide, qui suait à grosses gouttes, talonnait la compagnie, ayant hâte d'aller se rafraîchir et poussait la petite troupe vers la sortie. Adam et Eve ne s'étaient pas joints à elle. Demeu­rés à l'écart, ils la laissèrent s'éloigner. Quand tout le monde fut parti, Adam jeta un long regard sur le jardin désert, entre ses murs rougeâtres, sur la pauvre végétation, sur l'arbre de la science du bien et du mal qui dressait dans la dure lumière son tronc ébréché, et, se tour­nant vers Eve, avec un mélancolique sourire, il laissa tomber ces mots : « Et dire, ma pauvre amie que c'est cela que nous avons tant regretté ! » Eve ne lui répondit que par un petit geste désa­busé, et tous deux songeaient à leur humble maison lointaine qu'ils avaient quittée, sur le fallacieux appel du sou­venir à leur modeste jardin qui n'était peut-être pas un Eden, mais où il faisait si bon à prendre le café sous la tonnelle, et ils éprouvaient un grand désir et une grande hâte d'être chez eux.

Quand ils revinrent, ils apprirent que la Compagnie formée pour l'exploitation touristique du Paradis retrouvé venait d'être déclarée en faillite et que les actionnaires ne trouveraient de leurs actions que le prix du papier. Ils appri­rent aussi que M. Ahasverus s'était dé­barrassé, juste à temps, des siennes.
            .

(texte non relu après saisie - 05.01.08)

ACCUEIL   -   SOMMAIRE   -   JOURNAL DES NOUVEAUTÉS   -   BIBLIOGRAPHIE