DEUXIÈME PARTIE
TROIS QUESTIONS FONDAMENTALES
PRÉAMBULE
L'étude
qui précède sur l'histoire ancienne de
l'équitation nous paraît insuffisante pour
introduire le lecteur à son histoire
générale. En attendant que soit
édité un ouvrage de cette importance, le lecteur
devra se diriger seul au milieu d'une bibliographie immense
constituée d'ouvrages de valeurs très
inégales. Il lui sera difficile de s'orienter sans points de
repères. C'est pourquoi, nous lui proposons trois essais.
Dans le premier, nous avons tenté de saisir
l'évolution de l'équitation à travers
les titres des oeuvres écrites que les maîtres ont
publiées au cours des siècles. Cela donne une
idée de l'effort fait, dans l'espace et dans le temps. par
les cavaliers, surtout occidentaux, pour régulariser et
théoriser leur équitation. Si cet «
exposition » peut donner des indications précises
pour une recherche, elle reste évidemment à
lasurface des choses.
C'est pourquoi dans le second essai, nous avons entrepris de descendre
à grande vitesse, les courants des différentes
équitations. Nous ne nous cachons pas qu'un
réflexe nationaliste nous a conduit à nous
attarder sur l'équitation française. Comme
l'équitation espagnole au siècle d'or, celle de
notre pays s'est divisée au XIXe siècle en deux
courants apparents. Mais d'autres plus cachés ont
traversé la société de nos
grands-parents. Nous en subissons encore les effets aujourd'hui dans
nos mentalités. Cela vaut la peine de passer un peu de temps
à essayer de comprendre les différentes
démarches de nos prédécesseurs.
Paradoxalement, c'est sur un retour à
l'équitation ancienne, mais totales (1), que nous
terminerons cette deuxième partie. Équitation qui
est aussi l'une des plus vivantes de notre époque (2) :
l'arabe (3). Une réflexion sur ce système
équestre nous permet de mieux comprendre comment approcher
l'histoire de l'équitation. Avec cette étude,
l'histoire rejoint d'ailleurs l'actualité. La
continuité entre le passé et le
présent est établie.
CHAPITRE VIII
Essai de chronologie des
traités d'équitation
Liste
non exhaustive. Le
pays d'origine de chaque auteur est noté entre
parenthèses, ce qui permet de définir l'ouvrage
dans
l'espace.
LES MANUSCRITS
I -
L'Antiquité
XVIe siècle avant notre ère : Tablettes de Boghaz-Keui
par KIK-KULIS (Anatolie).
XIIe siècle : Le
Chou King (Se-Ma) (Chine).
Ve siècle : Manuscrit
acéphale par Simon d'Athènes
(Grèce).
IVe siècle : De
l'art équestre par Xénophon
(Grèce).
Ce sont les seuls
ouvrages
connus traitant du cheval spécialement sous l'angle de son
entraînement et de son dressage. D'autres auteurs antiques
ont
aussi traité du cheval, mais leurs oeuvres ne peuvent
être
considérées comme des traités
d'équitation.
Nous en citerons cependant quelques-uns qui font solution de
continuité jusqu'aux Arabes
IVe siècle : Le
Livre des animaux d'Aristote (Grèce) (cet
ouvrage sera souvent cité par les auteurs arabes).
Premier siècle avant notre ère :
- Le Traité
d'agronomie de Varron (Rome).
- Les
Géorgiques de Virgile (Rome).
Premier siècle de notre ère :
- Histoire naturelle
de Pline l'Ancien (Rome).
- Traité
d'Agronomie de Columelle (Rome).
II - Le Moyen
Âge
Fin du VIIIe siècle : Kitab el Khil d'Abu Obeida (Bassorah).
C'est le plus ancien « livre des chevaux », arabe,
qui nous
soit parvenu. Il a été
édité à notre
époque par Dahirat el maarif el othmania à
Heiderabad -
Dekkan (Inde) en 1358 de l'hégire (dans les
années 30 ...
).
Fin du VIIIe .siécle : Kitab el Khil, d'Al Asmaï
(Bagdad).
Auteur contemporain du précédent, ce livre a
été édité par Haffner
(Vienne) en 1895.
Moitié du IXe siècle : Al Kitah Nasab al Khil fi
ljahiliyya wa lislam de Hisham Ibn Kelbi. Ce livre « la
Filiation
des chevaux... » a été
édité par
Brill à Leyde, en 1928, livre de l'histoire des chevaux aux
temps ante et postislamiques.
XIe siècle : Kitah el Feroucieh par Abu el Faradji Ibn Ali
er
Rahman Ibn el Djaouzi (Mashrek). Traité
d'équitation,
d'élevage, de dressage et de combat à cheval
(cité
par le Dr Perron dans le Naceri).
XIIe siècle : Kitab el Falaha par Abu Zakariya Yahia Ibn
Mohamed
Ibn el Awam (Andalousie) (Maghreb). Livre de l'agriculture comportant
un chapitre sur l'équitation et l'hippiatrique, traduit en
français par Clément Mullet.
XIIIe siècle :
1230 Abbreviatio Avicenne de animalibus par Michael Scott (Sicile).
Traduction de l'arabe en latin du Livre des animaux d'Aristote avec les
commentaires d'Ibn Sina.
1245 Premier traité d'équitation et
d’hippiatrique
écrit dans une langue européenne, en sicilien,
par
Giordanno Ruffo (Jordanus Ruffus, Sicile). Traité de
l'élevage, du dressage, de l'embouchure, de la ferrure
d'après Mennesier de la Lance. 34 manuscrits en latin,
italien,
sicilien, français, allemand et provençal.
Fin du siècle Hippiatra sive marescalia par Lorenzo Russo
(Italie).
XIVe siècle :
Kamel es Sanaateïn = le Naceri par Abu Bekr
Ibn Bedr (Égypte) (Mashrek). La Perfection des deux arts,
connu
sous le titre de le Naceri, traduit par le Dr Perron en 1852-1858.
1348 « Équitation médiévale
des musulmans
», le Manuel de la cavalerie arabe (Égypte)
d'après
le manuscrit, Add. 18866 de la British Librarv, de Mohamed ben
Aïssa ben Ismaël ben Hanafi. Traduit par G.
Rex-Smith.
(Londres 1979).
Deuxiéme moitié du XIVe siècle :
La Parure des cavaliers et l'insigne des preux, par Ali ben Abderrahman
ben Hodeil el Andalusy (Maghreb). Traité
d'équitation,
d'hippologie et de combat à cheval, traduit par le consul L.
Mercier en 1924.
1381 Livro de alveitaria, par Mestre Giraldo (Portugal). Livre de l'art
vétérinaire.
XVe siècle :
1434 Livro da ensynnança de bem cavalgar, par le roi Dom
Duarte du Portugal.
1437 Manuel systématique de l'art équestre de
Dozen Otsubo (Japon).
LES LIVRES
III - La
Renaissance et les Temps modernes
XVe
siècle :
1486 Le manuscrit de Laurenzo Russo (Laurent Rusé - Italie).
La Mareschelarie
est imprimée : « La mareschalerie... en laquelle
oultre
plusieurs salutaires remèdes de diverses maladies ont
été imprimé maintes figures de mors
par lesquelz
on peult secourir, ayder et guérir tous vices de bouche que
pourrait avoir un cheval. »
1492 Le manuscrit de Giordanno Ruffo (Jordanus Ruffus) est
imprimé en italien, nouvelles éditions en
1543-48-59-61-63 à Venise et Bologne.
XVIe siècle :
1532 Lo Cavaller de Ponz de Menaguer (Espagne-Valence).
Traité
d'équitation et d'entraînement du chevalier. Monte
à la génette.
1550 Gli ordindi cavalcare di Federico Grisone
(Frédéric Grison - Italie), gentilhomme
napolitain.
1550 Arte of Riding de Blundeville (Angleterre).
1556 Traité de la manière de bien embrider,
manier et ferrer les chevaux par Cesare Fiaschi (Italie).
1572 Tractado de la Cavalleria de la gineta de Pedro de Aguilar
(Espagne-Séville).
1580 Tractado de la Cavalleria de la gineta y brida par Don Juan Suarez
de Peralda (Espagne-Séville).
1585 Rapport approfondi sur le harnachement et la
répartition
correcte des mors et des brides de George Engelhard (Allemagne). Della
cavalleria sive de arte equitandi, exercitus equistribus et
torneamentis par Von Löhneyssen (Bonn-Allemagne).
1593 Preceptes principaux que les bons cavalerisses doivent exactement
observer en leurs escoles par Salomon de La Broue (France-La Rochelle).
1597 O swieropach i ograch (sur les juments et les étalons)
par Adam Micinski (Pologne).
1599 Libro de la gineta de Espana par Pedro Fernandez de Andrada
(Espagne-Séville).
XVIIe
siècle :
1600 Libro de exercicios de
la gineta par Bernardo de Vargas Machuca (Espagne-Madrid),
destiné aux cavaliers des Indes occidentales
(l'Amérique).
1602 Le Cavalerice
François par Salomon de La Broue (France-Paris). 2e
édition avec nouveau titre de l'ouvrage paru en 1593.
1603 Hippika (Principes de l'équitation) par K.
Dorohostajski (Pologne).
1605 Livro de cavallarias de Fernando Teles de Meneses (Portugal).
1614 Philippika ou haras des chevaux par Jean Taquet (Anvers-Pays-bas).
1614 Cheape and Good Hushandry ! par Gervase Markham. Version moderne
éditée en 1976 sous le titre : Compleat Horseman
(Londres).
1618 Livre sur l'équitation par Michael Barret (Angleterre).
1620 La Cavalerie française et italienne par Pierre de La
Noue (France-Strasbourg).
1623 Maneige royal (crispian de pas) de Antoine de Pluvinel.
1625 L'Instruction du roy en l'exercice de monter à cheval
d'Antoine de Pluvinel (France-Paris).
1629 Tratado da gineta par Frei Pedro Galego (Portugal-Lisbonne).
1657 La Méthode nouvelle et invention extraordinaire de
dresser les chevaux de William Cavendish, duc de Newcastle
(Angleterre-Anvers).
1670 Tratado de cavaleria da gineta de Francisco Pinto Pacheco
(Portugal-Tanger-Lisbonne).
1674 Palestra particular de los exercicios des cavallo, sus
propriedades y estilo de torear y jugar las canas, ou «
Manège spécial pour l'entraînement du
cheval, ses principes, ainsi que la manière de
toréer et se servir des lances d'exercice » par
Don Andrés Davila y Heredia (Espagne-Valence).
XVIIIe siècle :
1722 L'art de monter à cheval (dessins) par Johann Elias Ridinger (Allemagne-Augsbourg).
1727 Description du manège moderne par le baron d'Eisenberg (Allemagne-Londres).
1729 École de cavalerie, tome I de F. Robichon de La Guerinière (France-Paris).
1731 École de Cavalerie, tome II de F. Robichon de La Guerinière (France-Paris).
1740 Eléments de cavalerie de Robichon de La Guerinière (France-La Haye).
1742 Manuel de la cavalerie de Robichon de La Guerinière (France-La Haye).
1748 Essai sur la cavalerie légère, par Drummond de Melford (France).
1749 Les Vrais principes de la Cavalerie par Gaspard de Saunier (France-Paris).
1756 L'Art de la Cavalerie par Gaspard de Saunier (France-Paris).
1762 L'Art du manège pris dans ses vrais principes du baron J.-B. Freiher von Sind (Allemagne-Bonn).
1773 Essai sur l'équitation (équitation militaire) par Mottin de La Balme (France-Paris-Amsterdam).
1774 The Modern Riding Master de Philip Ashley (Angleterre-Londres).
1776 La Science et l'art de l'équitation =
démontrés d'après la nature ou théorie et
pratique de l'équitation fondée sur l'anatomie, la
mécanique, la géométrie et la physique par Duparty
de Clam (France-Paris).
1778 Traité d'équitation par Montfaucon de Rogles (France-Paris).
1781 Examen critique du militaire français tome III : «
Principes pour monter et dresser les chevaux de guerre » par le
général Baron de Bohan (France-Paris).
1788 Principes de Cavalerie par le chevalier J.-B. de Boisdeffre
(France-Paris). Résumé de l'enseignement du colonel
d'Auvergne.
1790 Luz da liberal e Nobre arte da cavallaria (l'équitation des
Marialvas), par Manuel Carlos de Andrade (Portugal-Lisbonne).
1791 An leitung Zuder natürlich und Leichtesten Art, Pferde
Abzurichten... de Louis Hunersdorf (Allemagne). 7e édition :
traduction en français, Bruxelles, 1843, l'Équitation
allemande. Méthode la plus facile et la plus naturelle pour
dresser le cheval d'officier et d'amateur suivie d'un supplément
pour l'instruction du cheval de troupe et de son cavalier.
XIX siècle :
1814 Directives pour la recherche du harnachement optimal de Max-R-von Weyrother (Vienne-Autriche).
1824 Traité raisonné d'équitation par J.-B.-R. Cordier (Paris-France).
1825 Cours d'équitation militaire (approuvé par le
ministère de la Guerre) par Cordier et Flandrin (Saumur-France).
1827 Cours élémentaire et analytique d'équitation
ou résumé des principes de Mr d'Auvergne par J.-F. Ducroc
de Chabannes (Paris-France).
1828 Manuel de l'art du dressage, premier ouvrage en langue hongroise !
(cité par Alapfy-et-Torok, op cit., Budapest, 1971).
1831 Avant-postes de cavalerie légère par le général de Brack (France).
1833 Dictionnaire raisonné d'équitation par F. Baucher (France-Rouen).
1834 Traité d'équitation par le comte Daure
(Paris-France). Dialogues sur l'équitation par F. Baucher
(Paris-France).
1836 Fragments et écrits de Max von Weyrother (Vienne-Autriche).
Citation du colonel Handler : « II y étudie
scrupuleusement l'oeuvre de La Guerinière et réalise une
adaptation des thèmes du célèbre Français
aux données de l'école espagnole. »
1840 Passe-temps équestres de F. Baucher (Paris-France).
1842 Méthode d’équitation basée sur de
nouveaux principes par F. Baucher (Paris-France)- 14 éditions
jusqu'à 1874.
1844 Système de l’art équestre par Louis Seeger (Allemagne).
1848 Fil conducteur pour le dressage du cavalier et du cheval de Oyenhaussen (Allemagne).
1851 Cours d’équitation du comte Daure (Saumur--France).
1853 Sérieux avertissement aux cavaliers d'Allemagne de Louis Seeger (Allemagne).
1858 L'art de dompter les chevaux par J.-S. Rarey (USA) (Modern Art of Taming Wild Horses).
1863 Méthode de haute école d'Équitation avec Atlas par C.-H. Raabe (Marseille-France).
1864 Gymnastique équestre de M.-F. Duthil (France).
1867 Traité des résistances du cheval de G.-A. Gerhardt (Paris-['rance).
1867 Book of the Horse de Sidney (Angleterre).
1884 Riding on the Flat and Country de Hayes (Angleterre).
1885 Le Gymnase du cheval de G. Steinbrecht (Allemagne).
1885 System der Pferde Gymnastic de Plinzner (Allemagne).
1885 Regulation for the Instruction and Movement of Cavalry (War Office-Londres-Angleterre).
1888 Manuel d’équitation de la Cavalerie allemande. édition française (Paris-France).
1890 Principes de dressage et d'équitation
par James Fillis (France). Traduit
en sanglais.
1891 Dressage méthodique du cheval de selle d'après les
derniers enseignements de Baucher par le général Faverot
de Kerbrech (Paris-France).
1892 L'Équitation actuelle et ses principes par Gustave Lebon (Paris-France).
1893 Travail à la longe et dressage à l'obstacle de Gontaut-Biron (Pais-France).
1894 Méthode de dressage du cheval de troupe par P. Plinzner,
écuyer de SM l'empereur d'Allemagne. Traduction française
PEA Lehr (Paris-France).
1895 Questions équestres par le général A.F.
L’Hotte (Lunéville-France). Ne seront publiées
qu'après sa mort (1904).
1898 Directives pour l'application du procédé
méthodique à la formation du cavalier et de sa monture
dans l'école espagnole impériale et royale par le
lt-général Franz Hobein et Hohan Meixner
(Vienne-Autriche).
1899 Dressage et conduite du cheval de guerre par le général de Benoist (Paris-France).
IV – L’époque contemporaine
XXe siècle :
1901 Principi di Equitazione di campagna de Federico Caprilli (Italie).
1903 Journal de dressage de James Fillis (Grande-Bretagne-France).
1904 Dressage et emploi du cheval de selle du capitaine de Saint-Phalle (Saumur-France).
1905 Dressage du cheval d'armes par le général de Beauchesne (Paris-France).
1907 Notes sur l’instruction à cheval par le capitaine de Champsavin (Sedan-France).
1908 Règlement pour le dressage du cheval d’armes
(Cavalerie russe) par James Fillis (écuyer en chef, école
de cavalerie de Saint-Pétersbourg).
1908 Modern Riding de Birch (Angleterre).
1910 Dressage en liberté du cheval d'obstacles par le comte d'Avrincourt (Paris-France).
1912 Manuel d'équitation et de dressage, ministère de la Guerre (France).
1915 Bibliographie hippique sur le cheval et la cavalerie par le général Mennessier de La Lance (Paris-France).
1916 Le Cheval de course par Portefin (France).
1916 Bibliographie hipica españole y portuguesa par le marquis de Torrealla (Madrid-Espagne).
1918 Saut d'obstacles et galop de course par L. Sévy (Paris-France).
1918 Dressage du cheval de troupe en temps de guerre (3 janvier 1918)
par d’Urbal (gal), ministère de la Guerre (France).
1925 Mount and Man par M.C. Taggart (Angleterre).
1931 Épaule en dedans, secret de l’art équestre par le commandant de Salins (France).
1933 Riding Reflections par Santini (édité à Glasgow)(Italie).
1935 Riding and Schooling Horses par Chamberlin (USA).
1936 L'Équitation moderne (édité a Londres) par Rodzianko (Russie).
1937 Equitation Riding Logic (édité à Berlin, Hambourg-Londres-Paris) par Wilhem Museler (Allemagne).
1939 Équitation raisonnée par le commandant Licart (Bordeaux-France).
1945 Main sans jambes... par Beudant (Lyon-France).
1949 Équitation académique par le général Decarpenty (Paris-France).
1950 Obstacle, conduite et style, méthode d'équitation et
de dressage à l'obstacle par le chef d'escadrons Gudin de
Vallerin (Paris-France).
1951 Dressage du colonel Jousseaume (Paris-France).
1960 Learning to Ride, Hunt and Show par Gordon Wright (New York-USA).
1964 Dressage par le colonel Challan-Belval (Paris-France).
1965 Réflexions sur l'art équestre de Nuno Oliveira (Portugal).
1966 Cavalli e cavalieri passione ed arte equestre de Domenico Susanna (Florence-Italie).
1967 The Caprilli-Papers, Principles of Outdoor Equitation de Federico Caprilli (major Santini) (Londres)-(Italie).
1968 L’Equitation ou l’art de l’équitation
classique par Alois Podhajsky (Paris 68, Vienne 65, Autriche).
1971 Modern Showjumping par le comte Toptani (Londres).
1971 Equitation et dressage par Langle de Cary (col. de) (Paris-France).
1972 L’Equitazione razionale moderna par Domenico Susanna (Bologne-Italia).
1973 Questions d’équitation de Denis Bogros. Bibliothèque générale n°73-12 (Rabat-Maroc).
1975 L’Equitation de tradition française par D. Diego de Bragance (édité à Paris) (Portugal).
1975 Dressage: Begin the Right Way par Richards (Nouvelle-Zélande).
1978 L’Equitation de saut d'obstacle, la doctrine par J. d'Orgeix (Paris).
1982 The Horse, a Bibliography of British Books (1851-1976) par Anne Grimshaw (Londres-Angleterre).
1984 La Doctrine de l’Ecole française
d’équitation (Approuvé par le ministère des
Sports) par Pierre Durand, directeur de l'École nationale
d'équitation de Saumur (Paris-France).
1985 Dogmes de l'art équestre par Kurt Albrecht, directeur de
l'École espagnole de Vienne (Paris-Vienne) (Autriche).
1986 Réponses équestres par René Bacharach (Paris-France).
1987 L’Equitation centrée. Une nouvelle méthode
douce pour améliorer la communication cavalier-cheval (sic) S.
Swift (édité à Paris) (USA).
1988 Les Raids d'endurance équestre par Éric Ancelet (Doc. vét.) (Paris-France).
1988 Équitation classique expliquée par Henri Decelle (Paris-France).
Cette liste d'ouvrages traitant de l'art équestre en
ses différentes disciplines, et en son environnement
hippique,
depuis les origines, jusqu’à nos jours, n'est
évidemment pas exhaustive. La bibliographie
équestre est
considérable. Nous avons choisi des titres qui nous
paraissent
soit, individuellement, marquer une étape importante, soit,
réunis côte à côte, montrer
les
préoccupations selon les époques et les
régions du
monde. Ainsi, nous pouvons suivre l'évolution de l'emploi du
cheval et même découvrir une partie non
négligeable
de l'histoire de l'équitation. C'est d'ailleurs à
travers
ces traités que la plupart des historiens ont
envisagé
celle-ci jusqu'à nos jours. C'est sans doute la raison pour
laquelle nous n'avons eu, jusqu'alors, qu'un enseignement
très
partiel de cette question. Car l'imprimerie n'ayant
été
inventée qu'en 1441 (dit-on), nous ne possédons
de livres
d'équitation que depuis la fin XVe siècle. La
tentation
était grande et l'option confortable de
considérer que la
période antérieure n'avait rien
apporté sur le
sujet. Les Européens cédèrent
à cet
aveuglement. Aussi, sont-ils largement passés à
côté du sujet. Car, comme nous venons de le voir
dans la
première partie de cet ouvrage, c'est
précisément
dans la période historique antérieure
à
l'imprimerie que se sont développées les
civilisations
cavalières. C'est précisément au sein
de ces
civilisations que l'équitation et les techniques hippiques
se
sont lentement élaborées, pour aboutir,
à la fin
du Moyen Age, à une domination du cheval pratiquement
achevée pour l'essentiel. Ce qui explique les raids
fulgurants
des Gengis-khanides, et l'adaptation immédiate de la monte
à la génette aux conditions
particulières de la
conquête du continent américain par les
Occidentaux. Cette
équitation s'est transmise d'un peuple à l'autre,
d'une
génération aux suivantes, non par des textes,
mais par la
pratique, en particulier à l'occasion des guerres.
L'équitation militaire évoluera peu jusqu'au XXe
siècle, du moins sur le plan de l'univers et quant au fond.
Sur
le plan régional, elle a pu, cependant, donner l'impression
d'un
certain progrès. Ce fut le cas en Europe. En
vérité, cela n'est qu'une illusion. Les
généraux occidentaux ne feront, au total,
qu'adapter
à leurs troupes, avec plus ou moins de succès,
les
techniques fondamentales de l'équitation militaire des
peuples
cavaliers. Ces techniques s'ajoutèrent à celles
issues de
la tradition hippique féodale, transmises par les cavaleries
lourdes, elles ne furent jamais réellement
cohérentes.
C'est pourquoi les cavaleries occidentales n'atteignirent jamais la
fiabilité opérationnelle totale. A l'exception,
bien
sûr, de leurs composantes héritières
des courants
asiatiques et arabes : les cosaques pour la cavalerie russe, les spahis
et chasseurs d'Afrique pour la cavalerie française ! A
l'exception aussi de la cavalerie des États-Unis
d'Amérique : née sans pesanteurs sociales, avec
une
équitation engendrée par la pratique
équestre sur
grands espaces, et avec un mode de combat produit de l'utilisation
totale du tir rapide à répétition.
Elle fut en
avance et resta la meilleure, mais ne fit qu'une guerre civile.
Par contre, en Europe occidentale, dans les premiers siècles
des
Temps modernes, l'équitation de cour et de manège
prendra
une forme originale : la Haute École. Elle a fait l'objet
d'une
production énorme d'ouvrages de valeurs très
inégales. On doit regretter qu'aucune étude
comparative
entre les différentes méthodes que contient cette
bibliothèque n'ait jamais été
tentée, pour
nourrir un enseignement magistral dans les grandes écales
d'équitation.
A une époque récente, l'équitation
civile (sous
l'influence des derniers maîtres militaires) s'est
orientée vers les sports équestres,
c'est-à-dire
l'équitation d'extérieur et le saut d'obstacle
(CSO-Milltary-JO...), inventant ainsi une nouvelle discipline
équestre ignorée des anciens. Ce fait est
spécifiquement européen.
Typiquement européen aussi est le débat sur les
«
systèmes » d'équitation, dont on
comprend de moins
en moins ce qu'il signifie. Cet essai de chronologie des livres
d'équitation fait apparaître que ce
débat (voire
cette querelle !) fut à son paroxysme dans la seconde
moitié du XIXe siècle. Dispute à la
fois
franco-française, et franco-allemande !... Il nous apprend
aussi
qu'il resurgit, mais sous la forme doctrinale, en cette fin du XXe
siècle (1). Les titres : « doctrine »
(2), «
dogmes » (3) ... apparaissent pour la première
fois en ce
millénaire. Jusqu'alors on disait
:
école-art-méthode-cours-principes... Cela
mérite
une étude (voir chap. IX).
Quoi qu'il en soit, regrettons simplement que trop longtemps nos
compatriotes cavaliers, prenant la partie pour le tout, aient
ignoré tout ce que nous devons aux peuples de
l'Antiquité
et du Moyen Âge, même ceux, et surtout ceux, qui
n'ont rien
écrit sur le sujet. Mais il est vrai que nos historiens ont
eu
longtemps la superstition du texte !
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