Dans les chapitres de la première partie, nous avons
constaté les relations fonctionnelles entre les quatre
composantes d'un système équestre : l'homme, le cheval,
le harnachement, l'équitation. Il est apparu clairement que
chacun de ces facteurs réagit sur les autres de façon
déterminante. Une mauvaise remonte rend vulnérable une
cavalerie. Au contraire, la faiblesse d'un facteur du système
peut être compensée dans une certaine mesure par un autre
meilleur. Sur ce plan, le système mongol est exemplaire. Par un
bon harnachement et une équitation remarquablement logique, a
été rendu utilisable pour la guerre ce potentiel
formidable représenté par le petit cheval des steppes du
Nord qui était super résistant et super endurant, sans
aucun doute, mais qui posait un difficile problème d'utilisation
sous le poids du cavalier, de son armement et de son paquetage !
(L'histoire des Huns de l'Antiquité qui ne purent l'exploiter au
même niveau d'efficacité... le prouve !) En Europe
occidentale, seuls quelques maîtres et généraux ont
compris cet aspect global de tout problème équestre
d'Auvergne et Bohan en France, Nolan en Angleterre et bien sûr
Seidlitz en Prusse.
Ils n'ont pas été entendus et on a prétendu tout
régler par l'équitation. Sous la pression des groupes
politico-agricoles, on a occulté l'essentiel :
l'amélioration du produit vendu à l'armée : le
cheval de guerre de troupe. Oubliant l'avis de d'Auvergne « le
cheval fait le cavalier ». Ceci a conduit à des
méthodes d'équitation nombreuses et compliquées
qui n'ont jamais donné entière satisfaction. Le cavalier
troupier occidental, équitant médiocre, a beaucoup
souffert dans les guerres qui l'entraînèrent en dehors de
son écosystème comme le prouve le texte troublant (voir
note 2) du lieutenant général Thiebault - de la grande
armée - écrit, en 1813, après l'humiliante
campagne de Russie (juin-décembre 1812). Car « une
cavalerie ne s'improvise pas » (marquis de Castries, inspecteur
sous Choiseul)!
Or, vérité d'évidence, qui a échappé
aux gouvernants, c'est d'abord avec de bons chevaux de selle de troupe,
bien harnachés. que l'on fait une cavalerie. Ceci n'a jamais
été réalisé en Europe occidentale, par
aucun pays (3). Même pas par la « Cavalière »
Angleterre qui dut subir, à son tour, l'humiliation
suprême, infligée à la cavalerie de la reine
Victoria par les cavaliers fermiers Boers. Elle mourut sans
connaître l'étendue des pertes : plusieurs centaines de
milliers de chevaux en moins de trois années de guerre au
début de ce siècle (4).
Il nous a semblé intéressant d'illustrer cette question,
en analysant l'archétype des systèmes équestres :
celui des Arabes, qui est le plus ancien sans doute, mais qui
fonctionne encore. C'est le système-type, que l'on peut suivre
dans l'histoire sur plus d'un millénaire... depuis sa naissance
par la création du cheval arabe, et son développement
avec l'Islam et ses conquêtes (voir chap. IV), jusqu à sa
pratique populaire dans le Maghreb d'aujourd'hui (5). Nous parlerons
tour à tour des chevaux des steppes, (du cavalier arabe, de son
harnachement et de son équitation.
LES CHEVAUX DES STEPPES
L'étude de l'histoire de l'équitation conduit à
distinguer, comme nous l'avons écrit au premier chapitre, deux
manières fondamentalement différentes d'utiliser le
cheval de selle : la manière des peuples sédentaires,
cavaliers d'occasion, qui n'ont pas eu d'élevage du cheval de
selle avant les Temps modernes ; et la manière des peuples
nomades cavaliers, éleveurs de chevaux de selle de guerre. Or,
ces peuples cavaliers ont vécu, et leurs descendants vivent
encore, dans des régions géographiques
particulières : les steppes (6). René Grousset a fait
remarquer que, dans notre hémisphère, elles se divisent
en « steppes-prairies » au nord, et « steppes
semi-arides » au sud (7). Notons que dans les premières
vivaient les nomades cavaliers de la « yourte » (
gher), et dans les secondes les nomades cavaliers de la « tente » (
khaïmia).
Ces distinctions sont d'une grande importance. Car si, d'une
façon générale, la steppe a été la
zone géographique de l'élevage et de la propagation du
cheval, ce n'est pas le même cheval qui a été
élevé au nord et au sud. Et c'est
précisément dans la zone intermédiaire (8),
là où la tente remplace la yourte, que l'on constate le
changement des races chevalines, et cela dès les temps anciens.
Dans les steppes du Nord, des nomades buveurs de lait de jument,
mangeurs de viande de cheval, ont pratiqué un élevage
extensif, comportant toutefois une sélection globale par les
étalons. Ces nomades ont pratiqué depuis longtemps la
castration des males inaptes à la reproduction. Certes, ils ont
produit, en grand nombre, un cheval avec des points de force, mais sans
beauté ! Un cheval résistant, mais anonyme et fait pour
la consommation. C'est le cheval dit « des Mongols » (ou
des Tatars ou des Kalmouks etc.) qui, notons-le, ne fut jamais
utilisé comme améliorateur (9). Dans les steppes du Sud,
semi-arides, l'homme a établi avec le cheval des liens
totalement différents. Il s'est souvent privé pour son
compagnon, qui ne peut survivre sans son cavalier, dans ces
régions. Aussi, l'homme éleveur l'a-t-il choisi tel,
qu'il exprime sa conception du courage et de la beauté. Ce choix
philosophique et esthétique a engendré un élevage
personnalisé, dans lequel le cheval n'est plus « objet
» de consommation, mais « sujet », compagnon !...
C'est chez les nomades cavaliers de la tente que sont apparus les
meilleurs chevaux de chasse, de guerre et de course. Parmi eux, le
chef-d'oeuvre des chefs-d’oeuvre, reconnu par toutes les nations:
« al Arab » (10) : le premier cheval de sang. Le seul
cheval noble ! Celui qui a été l'améliorateur de
toutes les populations chevalines du monde. Son cavalier nous
intéresse et nous l'avons recherché dans l'histoire.
LE CAVALIER ARABE
Dans l'état actuel de nos connaissances historiques (11), les
Arabes les plus anciennement connus comme cavaliers furent les
Safaïtes au IVe siècle et les Thamoudites au Ve
siècle. Les premiers comme les seconds nous ont laissé
des graffitis rupestres qui témoignent qu'ils furent des
cavaliers montant sans selle, et chassant avec une lance à
piquer ou à lancer (Djérid). C'est sur le versant
oriental du Djebel Hauran (12), à l'entrée du
désert de Syrie, que se trouvaient les Safaïtes. Non loin
du tombeau de Imr-ul-Kais-ben-Amir « roi de tous les Arabes
» selon l'inscription funéraire datée de 328
après J.-C., roi de Hira, il régnait sur un État
qui s'étendait entre l'Empire des Perses sassanides et l'empire
romain d'Orient (Byzance). C'est dans le sud-est du Djebel Shammar que
John Philby (l3) découvrit, en 1937, ce qu'il appela :
Thamoudeni Rock Inscriptions Horses,
représentant des cavaliers chassant la gazelle. En ce lieu a
vécu, vers la fin du IVe siècle, le peuple des
Thamoudites. Ils nous sont signalés dans ce que l'on
appelle
la Notice de l'Empire romain
(14). Ils fournissaient aux Byzantins, au V siècle, deux
unités de cavalerie : l'une en garnison en Egypte, l'autre en
Judée. C'était au temps du paganisme. Un siècle,
peut-être, avant que les
Moallakat
nous transmettent le message d'Antara et de ses compagnons. Ces Arabes
bédouins, dont le genre de vie et la société, ont
fait l'admiration d'Ernest Renan (15). Antara qui a dit :
« Mon lit est la selle de mon cheval aux jambes pleines et solides... à la poitrine superbe et puissante.
On a dit que le prophète de l'Islam a exprimé son regret de ne pas avoir connu Antara.
Le temps de la foi commencera par l’épopée
cavalière des Arabes. Rassemblés par le Prophète,
qui donna au cheval noble une place privilégiée, en lui
accordant une part supplémentaire du butin, et qui organisa les
courses, les cavaliers arabes, transportés pur la foi,
dirigés par les premiers califes, firent des conquêtes qui
étonnèrent le monde. En à peine plus d'un
siècle, ils fondèrent un empire de la Transoxiane
à l'Espagne. Ils firent boire leurs chevaux dans la Loire
à l'ouest, en 732, dans l'Indus et le Syr Daria, en 751,
à l'est. Si l'on y regarde de prés, on constate que cet
espace recouvre exactement la zone des steppes semi-arides. Les steppes
des chevaux de sang : Arabes, Barbes, Turkmènes-Tekkés.
Or, fait historique constamment vérifié pour toutes les
cavaleries conquérantes, fait confirmé par les documents,
les cavaliers arabes adoptèrent les chevaux de qualité
qu'ils trouvèrent dans les pays conquis. D'abord pour remonter
leur cavalerie, mais aussi pour les introduire dans leur élevage
! Par ailleurs, la pratique de la guerre fait constamment
évoluer les matériels, et en fonction des
nécessités, et en fonction de l'échange des
techniques avec l'ennemi. C’est pourquoi, le harnachement arabe
évolua très vite vers les formes que nous lui connaissons.
LE HARNACHEMENT ARABE
L’invention de la selle avec étriers,
associée à celle de la ferrure (16) des chevaux, a
libéré les forces vives des peuples cavaliers, nous
l'avons déjà dit ; en commençant par le peuple
arabe au VIIe siècle, précision importante. Or, il faut
bien comprendre ceci : l essentiel de l'invention de la selle est
« l'arçon ». Celui-ci est constitué par deux
« bandes » reliées - devant et derrière - par
deux « arcades ». A l'arçon s'attachent les «
étrivières », ce qui permet l'appui sur les «
étriers », le poids du cavalier étant, par les
bandes, réparti uniformément sur le dos du cheval (17).
Dès le VIIe siècle, et sans doute avant, les Arabes de
Syrie avaient adopte la selle à étriers et pommeau
élevé (18). Dès la conquête de la
Transoxiane ou Khwarezm, les Arabes adoptèrent la selle
khwarezmienne. Al Mohalleb ben Abu Sofra, gouverneur de Khorasan
remplaça l'étrier de bois par l'étrier de fer.
Plus tard, au XIVe siècle, Abu Bekr ibn Bedr (19) écrira
: « ... au cheval qui a le dos long, il faut mettre la selle du
Khwarezm ». A la même époque, nous trouvons dans le
manuscrit de la Bibliothèque Nationale,
Kitab al Akoual
(op. cit.) : « la selle khwarezmienne est la plus
légère et la moins gênante pour les chevaux.
» Munie d'étriers chaussés court, elle est la mieux
adaptée au jet de lances courtes, au tir à l'arc et,
d'une façon générale, à la
furusiyya, l'escrime à cheval - toute l'iconographie persane en témoigne.
Cette selle, nous la connaissons, car elle est parvenue jusqu'à
nous, avec quelques différences de détails suivant les
régions. Elle se réduit à un arçon avec
étriers. De ce fait, elle ne gêne pas le cheval, et ceci
d'autant moins, qu'elle épouse la ligne de son dos, et que
maintenue en place par le « poitrail », elle n'a pas eu de
sangle (20) durant des siècles, mais un simple surfaix
d'équilibrage qui n'étouffait pas le cheval. Remarquons
au passage que l'autre peuple cavalier, celui des Mongols des steppes
du Nord (bien plus tard dans l'histoire) choisira aussi la selle du
Khwarezm. Mais il la fera évoluer autrement, de telle
façon que le cavalier se trouvera « juché »,
c'est-à-dire très au-dessus lie son petit cheval.
Position qui a engendré une équitation différente
de celle des Arabes.
Mais revenons à celle-ci. L'autre partie du harnais
nécessaire à la maîtrise et à l’emploi
du cheval à la guerre est le mors avec ses montants. Au
début du XIVe siècles (21), Ibn Hodeil l'Andalusy a
écrit dans son
Traité d’équitation
: « Le mors doit être du type "Naziky", c'est celui que
I’on nomme actuellement (c'est-à-dire au XIVe
siècle) "Lezma", ou d'un type analogue. C’est un Mors de
cavalier », fait-il remarquer ! Ce mors, appelé en
Occident « mors arabe », est composé d'un canon
à palette et d'un anneau gourmette. Ce mors bien employé
place le cheval dans la meilleure attitude pour se soumettre au
cavalier. Il fait céder les mâchoires, il ramène la
tête sur l'encolure, en relevant la base de celle-ci. Il permet
ainsi de rééquilibrer le cheval sans efforts (22).
Ce mors a permis l'utilisation à la guerre, dans les combats,
des chevaux de sang ! En particulier pour exécuter l'escrime
à cheval dans le corps a corps, et la tactique de l'attaque
suivie du repli ! Cette manière de combattre,
préférée depuis toujours par les Arabes, comme l'a
écrit Ibn Khaldun au chapitre « De la guerre et de l'art
militaire », dans son oeuvre maîtresse :
Al Muquaddima.
Ce harnachement, ce mors et cette façon de combattre furent
adoptés par les génétaires espagnols dès le
XIIe siècle (23). Les conquistadors exporteront le mors arabe
dans toute l'Amérique latines (24). Ce mors sera utilisé,
aussi, sous le nom de génette par les pères fondateurs de
l'équitation française au XVIIe siècle. Quant
à l'arçon à l'arabe, on le retrouve, sous des
factures différentes, dans toutes les selles dites «
américaines », du Mexique au nord du continents.
En 1260, à Aïn Djallut (source de Goliath) en Palestine,
les deux meilleures cavaleries de l'histoire se rencontrèrent.
L'arabe l'emporta sur l'asiatique (25). Le système d'armes arabe
se montra supérieur à celui qui, en ce XIIIe
siècle, avait conquis « le monde », depuis la Chine
du Nord-Est, jusqu'à l'Europe centrale ! Or, à cette
époque, l'armement et les modes de combat étaient
quasiment identiques chez les deux peuples. C'est donc l'autre
composante des systèmes d'armes en présence qui a fait la
différence. Cette autre composante est le système
équestre. Il se définit, nous le rappelons, par quatre
paramètres : l'homme, le cheval, le harnachement - nous les
avons étudiés. Il reste à analyser
l'équitation proprement dite, qui en est le quatrième.
L'ÉQUITATION ARABE
L'équitation est la technique de
la conduite du cheval sous l'homme. C'est à l'équitation
militaire que nous nous intéressons spécialement, car
c'est la référence absolue, comme l'a écrit
Gustave Le Bon (26). Comme on l'a sans doute remarqué, le
cavalier arabe, en « créant » le premier cheval de
sang (27), et en « élaborant » un harnachement
original permettant d'utiliser cette fougueuse monture au combat, a, de
ce fait, prédéterminé son équitation. Cette
équitation, dans laquelle on ne pratique que le pas et le galop,
se caractérise par des principes peu nombreux, Mais
incontournables. Cela va de soi. On peut les ramener aux quatre
propositions suivantes.
D'abord, une bonne assiette : « La base de l'équitation
est la fermeté de l'assiette, laquelle ne s'acquiert qu'en
montant, au début, des chevaux non sellés », a
écrit le maître Al Andalusy. C'est le premier principe.
Ensuite, à la guerre, le cavalier grâce à la selle,
se mettant en équilibre sur les étriers,
spécialement conçus pour cela (28), libère le dos
du cheval, tout en restant prés de sa selle. Se penchant en
avant, et fermant les talons en arrière, il favorise la vitesse
et développe l'impulsion du cheval. C'est le deuxième
principe, il est capital ! Cette impulsion peut s'exprimer totalement
dans la vitesse que les Arabes affectionnent, car la règle,
confirmée par une iconographie multiséculaire, est de
laisser libre l'encolure du cheval. C'est le troisième principe.
Enfin, grâce à la qualité du noble animal,
élevé depuis des siècles pour son équilibre
sous l'homme - par monts et par vaux - et de par les
propriétés du mors Naziky, le cavalier peut, à
tout moment, arrêter sa monture. Il lui suffit d'avertir trois
fois son cheval en tendant et détendant les rênes
égales. Le cheval s'arrête de lui-même. On
n'arrête pas le cheval, en bonne équitation ! Il
s'arrête sur une simple indication. C'est le quatrième
principe.
Un écuyer arabe des siècles passés, écrit :
« On se rend maître du cheval comme du serpent, en lui
tenant la tête (29). » Oui, mais en douceur ! Pour
illustrer cette équitation qui s'est perfectionnée au
cours des siècles, nous présentons huit documents
iconographiques sélectionnés. En les étudiant, il
faut avoir à l'esprit cette règle historique
générale : l'iconographie est toujours en retard sur la
réalité (sauf depuis la photographie). Quoi qu'il en
soit, ces documents font apparaître clairement que
l'équitation arabe a évolué dans le cadre des
principes que nous venons de définir. Bien sûr, dans
l'immensité des territoires arabes et, sur une aussi longue
durée, certains courants ont divergé du consensus. Ce ne
furent que des accidents.
LE SYSTÈME ÉQUESTRE ARABE
Il est bien entendu qu'à
côté de cette équitation de guerre, des
équitations de paix, de chasse et de course ont
été pratiquées, présentant parfois, nous
l'avons dit, des différences et des particularités
régionales. Il est certain aussi qu'une équitation de
cour, une équitation du « paraître », s'est
développée dans différentes capitales. Nous
l'avons signalé au chapitre IV. Mais ce ne fut pas une
discipline largement répandue. L'équitation arabe fut
d'abord conçue pour la chasse et la guerre. En terminant,
passons de la partie au tout, de l'équitation au système
équestre arabe. Résumons-le
- Des hommes, sportifs et artistes, aimant le cheval pour sa vitesse et sa beauté !
- Des éleveurs ayant conçu un cheval
sélectionné, individu par individu, sur le courage,
l'équilibre, la sobriété et la vitesse.
Qualités devant s'épanouir dans la beauté de
l'extérieur, et que la pureté des origines
perpétue dans le temps.
- Des cavaliers dresseurs ayant construit pour ce cheval noble un
harnachement léger ; et inventé une bride
décontractante.
Voilà ce qui engendra une équitation simple et efficace
qui a traversé les siècles. C'est cela le système
équestre arabe, c'est de ce système global qu'il faut
parler car c'est un tout. Il ne faut pas commettre l'erreur, si
fréquente, d'analyser cette équitation sortie de son
contexte. Car cela conduit à des contresens. C'est pourquoi il
faut applaudir aux efforts qui favorisent le renouveau de
l'équitation traditionnelle, en la préservant de la
perversion du folklore pour touristes. Il est à souhaiter que ce
retour à la saine tradition soit accompagné
d'études fondamentales, sur le terrain, comme en Algérie
et au Maroc (30), mais aussi dans l'histoire. Le système
équestre arabe, le plus ancien de l'histoire, mérite
d'être étudié par les Arabes, à partir des
sources arabes encore inexploitées.
Planche XXI Peinture de KSAR al Hayr al Gharbi VIIe siècle
Musée National de Damas
Le premier cavalier archer arabe, assis sur une selle à pommeau élevé, avec étriers. |
|
Planche XXII Miniature.
XIe siècle (datation de L. Gianoli - op.cit. [?] ) Roval Asiatic Society - London
Pommeau et troussequin élevés
Etrivières raccourcies. Etriers chausses à fond. Pointes des pieds vers le bas. |
|
Planche XXIII
Miniature du manuscrit "al Magamat al Hariri" XIIIe siècle.
illustré par Yahia al Wasiti. Baghdad 1237.
Premiére figuration des étriers larges. Pas de sangle. |
|
Planche XXIV
Manuscrit des « Cantigas de Santa Maria » du Roi Alphonse X Le Sage (mort en 1284). XIIIe siècle
Voici l'attitude fondamentale du cavalier arabe au galop (représenté par le galop volant).
«
Haut du corps penché en avant, en équilibre sur les étriers, pointes
des pieds baissées, assiette près du cheval, rênes détendues, encolure
libre. » |
|
Planche XXV
Verre émaillé. Art arabe. British Museum XIIe siècle
Chasseur,
armé d'une arbalète. L'attitude de ce cavalier arabe du XIIIe siècle
est identique à celle des cavaliers modernes en équitation sportive.
Troublant ! |
|
Planche XXVI
Fresque de Medina al hamra. XVe siècle.
Alhambra de Grenade.
Cavalier à la chasse, armé d'une lance à piquer (Pig sticking) |
|
Planche XXVII
Bataille de Tunis (1534)
Tapisserie de l'Alcazar de Séville (1554) XVIe, siècle.
Spahi de la Régence de Tunis au combat, vu par des
Européens. Etrivières très raccourcies, cavalier
près de son cheval.
- Mors arabe à anneau gourmette (Naziky)
- Cheval au galop (volant) encolure libre. |
|
Planche XXVIII Photographie - Est Algérien Ministère Agriculture - Alger 1988 XXe siècle.
Cavalier en équilibre - Près du cheval - Jument encolure
libre. Selle de plusieurs siècles d'âge. C'est le cavalier
des steppes du Sud, harcelant l'adversaire - Le fusil a remplacé
l'arc. Le sabre est prêt pour la phase suivante la
mêlée. Avec son cheval de sang, il est prêt à
la « fuite » ou à la « poursuite » comme
il est écrit dans le hadith d'Ali. (31) Photo du XXe
siècle, d'une équitation restée vivante et
performante depuis prés d'un millénaire. |
|